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The Midnight King
Drake
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Message  Drake Jeu 12 Jan - 21:04

Chapitre premier : Mémoires

"Aujourd'hui, la fièvre ne m'a pas quittée. Une nouvelle fois... Je pense que ma fin approche, toute chose m'entourant tente désespérément de m'en avertir. Aussi, durant ces heures qui seront mes dernières, je vais décrire la vie que j'ai menée, les bons moments comme les mauvais. Plus rien ne me retient désormais. Il est l'heure d'expier mes péchés, de repenser à mes crimes, mes folies. Les derniers fantômes qui me hantent vont être couchés sur papier.
Pentol."

Je naquis un jour de pluie, dans le beau pays de Zaël. À cette époque, cet endroit que l'on a injustement nommé "district", tel un lieu de réclusion, rayonnait de vie, de santé et de plaisir... Les villages prospéraient dans la paix, chacun aidait son prochain... Aussi, quand ma mère, Lalia, mourut en couche, mon père ne fut pas seul à m'éduquer. Le brave homme fut aidé par Calpurnia, un jeune femme de dix-sept ans, nourrice attitrée de la famille des Gerudos. À l'époque, elle allaitait l'unique enfant de la famille, Ganondorf Gerudos. Le bébé avait le même âge que moi, et le fait de téter au même sein nous rapprocha, si bien que notre amitié démarra ainsi. Jusqu'à nos quinze ans, nous effectuâmes les mêmes travaux, suivîmes la même éducation, nos vêtements semblaient provenir du même couturier. Mais ce jour là, Ganon et sa famille furent atteints par une terrible maladie qui n'épargna que lui. Calpurnia et mon père lui prodiguèrent les soins nécessaires afin qu'il puisse oublier ce terrible souvenir. Mais le virus lui laissa une terrible séquelle; la peau de mon ami perdit sa couleur blanche pour noircir, ses cheveux bruns devinrent roux, ses traits prirent l'apparence de ceux d'un démon. Mais il obtint tout de même de ce mal une récompense, le pouvoir de maîtriser une magie aussi sombre que la maladie qui l'avait rongé. Sa puissance devint celle d'un ours et chaque partie de son corps devint aussi dure que de la pierre. Les ans passèrent, calmement. Mes cheveux bruns devinrent très longs et je laissai une petite barbe venir piquer mon menton. Je ne fus jamais aussi musclé que Ganon, mais je compensais cette faiblesse par une grande intelligence et des dispositions importantes à la magie. Je m'amusai à enchanter plusieurs objets, dont une carafe que j'offris à mon père. Le pauvre homme mourut jeune, ne nous laissant que Calpurnia en guise de mère. À l'aube de ma vingtième année, l'ensemble de Zaël apprit que les autres états de ce bas monde déclaraient la guerre à notre belle nation. Étant les deux plus grands guerriers, Ganon et moi fûmes obligés de former des jeunes enfants au combat... Link, Ike, Orco, Banos... Je ne les citerai pas tous car je sens que mes larmes ne vont pas tarder à couvrir ce parchemin... À cette époque, je tuai quelqu'un pour la première fois... Une nuit, un groupe d'assassins pénétra dans la caserne où nous entrainions les jeunes. Le petit Banos tenait absolument à bien maîtriser la lance, aussi j'étais resté tard là-bas. Il frappait de toutes ses forces un mannequin quand une boule de feu surgit de la pointe de son arme. Il criait sa joie quand les ennemis entrèrent. Le gosse, enhardi par sa performance, tenta de réitérer l'exploit, mais une dizaine de flèches vinrent se planter dans son petit corps. Il tomba à genoux et deux larmes roulèrent sur ses joues enfantines. Ma rage monta en moi, et un pouvoir qui m'était inconnu éclata au grand jour. Une gigantesque lame sombre sortit de terre, et je fis sortir de sa lame un torrent de flammes. Tous les assassins moururent brûlés. Une fois la menace écartée, je me jetai sur Banos, mais la vie l'avait déjà quitté. Je passai la nuit sur son petit cadavre à pleurer...

"Je termine ainsi ce premier chapitre de mes mémoires... Toi qui me liras dans le futur, es-tu certain de vouloir connaître la suite de ce maelström que fut ma vie ? Je m'excuse des traces de sang que tu peux voir à cet endroit sur cette page, mais une quinte de toux me prend à l'instant... J'aurais dû écouter Ganon et me reposer..."
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Message  The Midnight King Ven 13 Jan - 9:40

Oh non Link est mort affraid
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Message  Drake Lun 16 Jan - 22:42

Chapitre 19 : Nouvelle vie

Le coup partit tel un éclair et Rodan partit en arrière, cognant le sol dur de la salle de combat.

- Bordel, je crois que je vais me fâcher !

Le jeune homme se releva en prenant appui sur son coude et brandit son bâton pour attaquer son adversaire par le haut, mais son plan échoua lorsqu’une seconde frappe lui coupa le souffle. En effet, un poing serré était enfoncé dans son estomac. Il s’éloigna, haletant.

- Non, j’abandonne… T’es trop forte, je retourne en Stase.

La femme en face de lui esquissa un petit sourire. Elle était assez belle, du haut de sa vingtaine d’années, avec ses longs cheveux bruns et ses yeux verts en amande, semblables à ceux d’un félin. En fait, elle possédait tout d’un chat. Son corps, fin mais musclé, apparaissait d’une souplesse sans pareille. La jeune femme ne devait pas dépasser le mètre soixante. Elle était vêtue d’une tunique vert d’eau avec un soleil noir dessus, liée à sa taille par une corde de lin et allait pieds nus.

- Tu t’en vas déjà ? Dankaï ne sera pas content du tout.

Rodan leva les yeux au ciel.

- Qu’il aille se faire foutre. De toute façon, Balak m’aime bien, Dankaï ne pourra rien dire face à lui.

- Tu n’as pas tort… Bonne sieste, paresseux !

- C’est ça… On se revoit au repas.

Il quitta la salle après avoir jeté son arme de bois et se retrouva donc dans un long couloir entièrement blanc. L’endroit était désert. Rodan s’avança d’un pas lourd, les muscles endoloris par les chocs de son entrainement. Il savait qu’il n’aurait pas dû se mesurer à Marianne, elle parvenait à mettre au sol n’importe quel adversaire, peu importe sa taille. Le jeune homme continua sa route et parvint jusqu’à une porte noire, dont la couleur tranchait avec la pâleur du mur. Derrière les battants, il atteignit une petite pièce très peu meublée. Seul un fauteuil trônait au milieu de la salle totalement noire. Rodan s’y assit avec un soupir de soulagement et ferma les yeux. Des images de sa propre personne défilèrent dans son esprit, émises par l’endroit lui-même. Un garçon plutôt petit, aux cheveux blonds, quelque peu filasses, voire gras. Il portait un fin manteau à capuche de couleur orangée, ornée du même symbole que celui de Marianne. Il murmura :

- Stase 0-0-1, Transe 4-8.

Une voix féminine retentit tout autour de lui.

- Stase enclenchée, Knig numéro 4-8. Bonne visualisation…

Rodan ouvrit les paupières et les murs de jais se mirent à tourbillonner pour se transformer peu à peu. Des dizaines de paillettes colorées se mirent à voltiger autour de lui et une musique retentit en allant crescendo. Elle était composée d’un long solo de guitare électrique, qui se coupa soudainement. Un air plus doux au piano intervint, suivi par une voix masculine assez aiguë.

“Full the moon and midnight sky,
Trough the dark they ride
Warriors of forever will sacrifice the night…”

Les paroles continuaient ainsi, calmement, racontant l’histoire de preux chevaliers cherchant à survivre dans leur pays, autrefois magnifique, mais qui fut malheureusement attaqué par une nuée de cruels dragons. Ensuite,une batterie entra en jeu, accompagnée par le retour de la guitare électrique, la voix du chanteur se fit plus incisive encore pour entonner le refrain.

“In this land we’ve defended from all things dark and cruel,
Now, we’re defenseless, in a land where dragons rule !”

Rodan se sentait renaître. Il sentait tous ses maux disparaitre peu à peu, ainsi que ses soucis. Il restait assis, au milieu de ce maelstrom de couleur et de musique. Lorsque la basse se tut, un nouvel air de piano retentit, sans paroles, empli de pureté. Les particules en suspension dans les airs disparurent une à une.

- Suite de la transe 4-8. Veuillez patienter.

Une reproduction virtuelle de Rodan apparut en face de l’original, qui en toucha la poitrine d’un doigt.

- Stase, Origine.

Des dizaines de données aux reflets bleutés apparurent.

- Nom à l’arrivée, Brandon. Nom de Knig : Rodan. Age : dix-sept ans, date d’anniversaire : 16 juin. Date d’Officialisation : samedi 18 juillet.

La voix mécanique tenta de poursuivre son énumération, mais le jeune Knig la coupa.

- Stase, affiche l’ Officialisiation numéro 4-8, datant de trois semaines.

- Données corrompues. Fin de la Stase dans trois, deux, un…

La salle redevint entièrement noire, laissant Rodan seul avec lui-même, songeur. Il se leva et sortit pour partir dans la direction inverse de celle de la salle d’entrainement, pour atteindre une nouvelle porte, marquée du nombre 48, qu’il ouvrit à l’aide d’une petite clé dorée. Sa chambre. La pièce était peinte en bleu et seulement meublée d’un lit et d’une armoire. Le jeune homme vint s’asseoir sur sa couche après avoir fermé la porte. Il ne comprenait pas pourquoi sa Stase refusait de lui montrer son Officialisation de Knig. Car, selon la coutume, tous les nouveaux arrivants au Palais étaient “admis” à l’aide d’une cérémonie où l’ensemble de leurs souvenirs étaient effacés. Il ne se souvenait que d’une seule chose; un autre garçon qui avait plus ou moins le même âge que lui. Il lui avait beaucoup parlé, mais l’autre avait disparu après l’Officialisation. Le seul souvenir qu’il lui restait de ces conversations était cette musique qui lui servait de Transe, la préférée de son ancien confident. “Where Dragons Rule”. Après son admission en tant que Knig, il avait été conduit dans cette chambre, où il pouvait se reposer après chaque activité. Il s’était fait de nouveaux amis, dont Marianne, arrivée en même tant que lui.
Le jeune homme soupira et s’allongea un instant. Il espérait pouvoir dormir un peu avant le repas du soir.
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Message  The Midnight King Mar 17 Jan - 15:58

J'aime bien le suspence du coup on est obligé d'attendre la suite :p
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Message  nico57350 Sam 21 Jan - 22:23

arg trop fatigué pour continuer pour l'instant je suis au chapitre 3 et c'est vraiment pas mal sa me rappelle les combats de 100 vies que j'ai fait avec un de mes cousin avec link vs link


Dernière édition par nico57350 le Dim 22 Jan - 8:32, édité 1 fois

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Message  Drake Sam 21 Jan - 22:37

Merci Smile
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Message  Drake Sam 18 Fév - 15:49

Chapitre 20 : Mission

Rodan ouvrit les yeux quand une clochette tinta dans sa chambre, annonçant le repas. Il se frotta un instant les paupières en grognant et s’assit sur son lit. Le jeune homme se leva, s’étira, et quitta la petite pièce pour rejoindre le couloir. Ensuite, il rallia la Salle d’Entrainement, désormais vide. Il prit la direction d’une autre porte, qu’il ouvrit d’un coup de pied.

- Un peu de respect, Rodan… grommela une voix masculine aux accents agressifs.

Un homme d’une cinquantaine d’années se tenait là, un registre à la main. Il portait un manteau blanc, orné du fameux soleil noir qui semblait servir de symbole aux habitants du lieu. Son visage paraissait taillé à la serpe tant il était anguleux. Ses yeux noirs exprimaient une profonde lassitude, sûrement due aux réprimandes qu’il était occupé à infliger à Rodan.

- Pourquoi ? C’est qu’une porte, tu vas pas encore râler pour ça… Allez, inscris mon nom que je puisse aller bouffer, j’ai faim.

Avec un murmure agacé, l’homme écrivit quelque chose sur son carnet et désigna d’un coup de menton la grande salle derrière lui.

- Vas-y. Hors de ma vue, sale gosse.
- Au fait, Dankaï, t’as encore grossi, non ? lança Rodan en guise de réponse.

Le dénommé Dankaï grogna quelques paroles inaudibles, se retourna et secoua la tête avec désapprobation. Le jeune homme, quant à lui, entra dans la grande pièce, qui ressemblait à un gigantesque réfectoire. Les murs, peints en gris, s’accordaient avec la dizaine de tables qui étaient installées là. A celles-ci était attablé un amas hétéroclite de personnages de tous genres. Toutefois, un certain ordre régnait; chaque tablée semblait réservée à une tranche d’âge, allant de jeunes gens d’une quinzaines d’années à de véritables vieillards, sûrement nés quelques siècles auparavant. Rodan s’avança vers l’endroit d’où Marianne l’appelait en faisant un signe de la main. A l’instant où le garçon s’assit, une assiette de ragoût fumant apparut devant lui, sortie de nulle part. Il salua d’un mouvement de tête l’ensemble des gens assis là avant de s’adresser à Marianne :

- Dankaï va encore m’en vouloir, je crois ! dit-il avec un grand sourire.

La jeune femme leva les yeux au ciel.

- Je ne veux même pas savoir ce que tu lui as encore dit… Mais bon, il aura autre chose à penser, donc je pense qu’il t’oubliera assez vite.
- Pourquoi ?
- Tu n’es pas encore au courant ? Il parait que le District de Nando a attaqué Zaël et qu’un Knig Renégat en a tué le chef avant de lui voler son bouclier magique ! Tu ne te sens pas préoccupé par ce qui se passe en dehors du Palais ?
- A vrai dire, je n’en ai strictement rien à battre. Et de quel Renégat s’agit-il ?
- Gambar, tu sais, celui qui est toujours sale et que le Maître n’a jamais réussi à assassiner. On raconte que son corps est impossible à transpercer.

Rodan haussa les épaules et entama son assiette.

- De toute façon, on ne nous confiera jamais de missions aussi loin. Alors je ne juge pas ce genre d’informations utiles.
- Tu me désespère parfois…

Le garçon lui lança un grand sourire, avant de rétorquer :

- Je sais. C’est pour ça que tu m’aimes, hein ?
- Imbécile.

Il éclata de rire et les deux jeunes gens terminèrent leur repas en silence. Quand ils eurent tous les deux achevé leur ragoût, une femme d’une trentaine d’années aux cheveux blonds et aux yeux bleus les rejoignit et leur parla en ces termes :

- 48 et 50, le Maître veut vous voir. Dans sa Suite, tout de suite.
- Bien Dame Sylvia ! Répondit le duo à l’unisson. Ils préféraient ne pas lui désobéir, la femme étant une Knig de haut rang.

Ils quittèrent leur banc instantanément et partirent au pas de course vers le fond du réfectoire. Marianne était toute excitée, et ne cessait de crier qu’elle était impatiente et que ce serait sa première rencontre avec le Maître. Rodan, lui, avait enfoncé les mains dans les poches de son manteau et soupirait. Ils parcoururent une longue série de couloirs peu éclairés au sol dallé de marbre avant de trouver une énorme porte. Son linteau était décoré de deux grandes têtes de dragons qui s’enroulaient autour des lourds battants. Soudain, le portail s’ouvrit en large sur un grand bureau aux murs tapissés de livres variés. Une silhouette de dos était assise sur une chaise, face à une grande cheminée où flambait un petit feu. Il semblait entouré d’ombre, tel un étrange spectre noir.

- Alors… Le petit Rodan et Marianne. Vous avez fait vite, c’est très bien. J’ai besoin de vous pour accomplir une mission assez importante, du moins à votre niveau. Je veux que vous partiez pour le District de Mako pour y rencontrer mon correspondant, Likan, et récupérer les informations qu’il aura engrangées sur les Ruines de Lumpo. Vous le trouverez à l’auberge du Vent Marin, située dans le port. Si vous vous êtes un tant soit peu renseignés sur notre beau pays de Salaach, vous savez que Mako est un District vivant de la mer. C’est d’ailleurs le seul à y être rattaché. Je n’aurai qu’un seul conseil à vous donner, équipez-vous en conséquence. Peut-être que cette mission sera plus dangereuse qu’elle ne le parait. Maintenant, allez-vous en. J’ai à faire.

Le chef des Knigs leva une main ténébreuse et claqua des doigts. Les lourdes portes de son bureau se refermèrent, laissant les deux adolescents perplexes. Marianne fut la première prendre la parole.

- Qu’est-ce que c’est, les Ruines de Lumpo ?
- C’est à moi que tu demandes ça ?

La jeune fille soupira du manque d’enthousiasme de Rodan. Elle aurait espéré que son ami affiche un peu plus d’ardeur face à leur première mission sur le terrain. Mais au contraire, le Knig novice tourna le dos et s’enfonça dans les boyaux sombres des couloirs du Palais. Il lança à sa compagne :

- Dépêche-toi. Faut encore qu’on récupère nos affaires et qu’on y aille. Plus vite on partira, plus vite on rentrera.
Chapitre 21 : Mako

Rodan retourna en vitesse dans sa chambre afin de s’équiper. Il attrapa un manteau de rechange, qu’il fourra dans un sac de Knig, extensible à l’infini. Il y ajouta ensuite une longue épée, forgée d’un alliage d’or et d’obsidienne. Il avait reçu l’arme durant l’entrainement. Fusionner le métal précieux et la pierre noire permettait d’obtenir une matière extrêmement résistante, mais très légère, aux teintes oscillant entre l’ocre et le pourpre. Le jeune homme passa ensuite la petite besace à sa ceinture, avant d’y ajouter une poignée de pièces d’or. Il quitta la petite pièce afin de rejoindre le réfectoire, où seuls quelques Knigs plus agés mastiquaient leur ragout en discutant. Marianne était déjà là. Elle avait mis d’épaisses chaussures de marche et une longue cape bleue, sûrement pour se protéger du froid. Sylvia apparut soudain devant eux, avant même qu’ils aient l’occasion d’échanger quelques mots.

- Bien. Vous partez dans dix minutes. Entrez en Stase immédiatement, vous serez transportés à Mako. Une fois là-bas, entrez en contact avec le Knig Likan et récupérez les informations qu’il aura obtenues jusqu’à maintenant. Il vous indiquera comment rentrer. Bonne chance, 48 et 50.

- Merci, dame Sylvia !

Le duo s’éclipsa sous le regard froid et inquisiteur de la Knig. Rodan ne prit la parole que lorsqu’ils parvinrent devant la porte de Stase de leur étage.

- Bon… T’es prête ?

Marianne le fixa un instant avant de répondre :

- Si je te disais que je n’ai jamais autant été inquiète, tu serais content ?

- Très heureux. Allons-y.

Il poussa le battant et les deux jeunes gens se tinrent au centre de la salle noire, qui s’illumina d’un coup. L’air vibra autour d’eux, bourdonnant tel une énorme mouche. Rodan plaqua ses mains sur ses tempes, tant il lui sembla qu’elles étaient sur le point d’éclater. Finalement, le douleur cessa et il ouvrit les yeux sur un paysage bien différent de celui du Palais. Il foulait une terre sablonneuse, d’où pointaient de temps à autre une touffe d’herbe séchée. Un roulis de vagues retentissait à intervalles régulier, semblable à une respiration humaine. Le jeune homme leva la tête pour apercevoir un ciel rougeoyant devant la fin du jour. Il inspira longuement une bouffée d’air empli d’embruns avant de regarder autour de lui. Marianne était assise devant lui, les yeux clos, respirant elle aussi la brise marine. Plus loin, l’herbe se faisait plus épaisse, formant un océan de verdure étendu à perte de vue. De l’autre côté, il aperçut une ville illuminée, surplombée d’un énorme tour en spirale. Au faîte du toit, une statue représentant un grand homme torse nu semblait régner sur les maisons à ses pieds. Rodan donna une frappe amicale sur l’épaule de sa compagne.

- On ferait mieux d’y aller. La nuit ne va pas tarder à tomber et je préférerais dormir à l’abri, si ça ne te dérange pas.

- Tu as raison. Par contre… C’est bizarre, toute cette eau… ça me rappelle ma vie… d’avant. J’ai l’impression que je connais bien la mer. C’est étrange.

Avec un petit soupir, elle se releva à l’aide de la main que lui tendait Rodan et épousseta sa cape pleine de grains de sable. Ils se dirigèrent tous les deux vers la grande tour qui affichait sa suprématie dans la nuit naissante. Ils parvinrent à une haute muraille en pierre qui entourait la ville, s’enfonçant même dans l’eau, créant une véritable bulle de protection à l’endroit. Une grande porte à double battants attendait là, gardée par deux hommes en armure bleue. Les soldats portaient un masque de fer qui leur couvrait entièrement le visage. Ils levèrent une arme semblable à un trident et les croisèrent, bloquant ainsi le passage aux duo de Knigs. Leur voix métallique retentit, modifiée par leur masque :

- Motif d’entrée à Makoa ?
- Nous sommes des envoyés du Palais. Laissez-nous passer, répondit Rodan.

Les gardes éloignèrent leurs lances l’une de l’autre d’un geste rapide.

- Pardonnez-nous. Bon séjour dans notre ville.

Les deux Knigs firent donc ainsi leurs premiers pas dans la ville de Makoa, capitale de Mako.
Les maisons de cette cité étaient assez pauvres, peu décorés. Les murs de pierre calcaire semblaient usés par le sel qui emplissait l’air. Seuls quelques habitants marchaient encore dans les rues pavées, pressant tous le pas afin de regagner leur logis avant la nuit noire. L’un ou l’autre marchand rabattait des toiles sur son étal en jetant des regards furtifs autour de lui.

- Le Maître a dit que l’auberge du Vent Marin se trouvait sur le port, non ? demanda Marianne.
- C’est ça. Mais ne fais pas trop de bruit. On est suivis.

La jeune femme sentit un long frisson lui parcourir l’échine et jeta un regard furtif derrière elle, espérant que son ami lui ferait une farce de mauvais goût. Mais il n’en était rien. Trois adolescents au teint halé les observaient et les suivaient à la trace. Elle chuchota :

- On fait comment alors ?
- Tu restes droite et tu ne te retournes plus. Ils vont sûrement attaquer dès que nous nous retrouverons dans un coin plus sombre. A ce moment-là, tu courras aussi vite que tu le pourras. Je me charge d’eux.
- Je veux rester, tu n’es pas capable de faire ça tout seul.
- Tu ne me connais pas assez bien…

Sentant la présence des lugubres garçons derrière lui se rapprocher, il serra les poings et ferma les yeux.

- Va-t-en.

Marianne ne réagit pas tout de suite, ébahie par la puissance nouvelle qui envahissait son ami. Devant cette injonction, elle se mit à accélérer. Les jeunes derrière pressèrent le pas mais c’était sans compter Rodan. Il se retourna et décrispa ses poings en ouvrant les yeux. Ses pupilles noires avaient empli tout le blanc de l’oeil, ne laissant que deux abîmes sombres à la place des globes oculaires. Il joignit les paumes de ses mains et un bruit de déchirement se fit entendre. Des volutes de fumée ténébreuse vinrent envahir le Knig, reproduisant derrière lui un sosie noir haut d’environ trois mètres dont la noirceur tranchait avec la lune.

- Vous auriez mieux fait de vous tenir à l’écart. Hurlement de la Vague Noire.

Son clone de fumée grossit avant de se jeter sur les trois jeunes brigands paralysés par la peur. Un cri bestial retentit et l’énorme bouche sombre les engloutit. Quand l’ombre se volatilisa, les corps inanimés des adolescents reposaient au sol, sans vie. Rodan poussa un gémissement et posa un genou par terre, essoufflé. Marianne revint auprès de lui et s’agenouilla à ses côtés.

- Depuis quand tu sais faire un truc pareil ?
- Pas longtemps. C’est Balak qui me l’a montré, il parait que ce type de technique aide à la Fusion.

La Fusion était l’étape suprême dans l’apprentissage du Knig. A ce moment de la vie, il pouvait contrôler la matière et transformer sa propre apparence.

- Enfin… prends-en un, je me charge des deux autres. On va essayer de les foutre à la flotte.
- J’ai mieux.

La jeune femme traça un cercle dans les airs avec sa main droite et claqua des doigts. Les trois cadavres prirent feu et ne laissèrent plus aucune trace sur les pavés de la ruelle.






























Chapitre 22 : Likan

Les deux jeunes Knigs s’éloignèrent aussi vite que l’essoufflement de Rodan lui permettait. Apparemment, sa technique l’avait vidé de toute force. Il marchait, hébété, s’accrochant de temps à autre à Marianne. Ils avancèrent donc dans Makoa à ce rythme lent, jusqu’à ce que la jeune fille s’exclame :

- Regarde, c’est le port !

Effectivement, un rai de lumière lunaire éclairait une plaque de métal rouillé sur la paroi d’une maison qui indiquait “Makoa Portuaire”. Devant eux se trouvait une étendue d’eau parfaitement ronde, délimitée par la muraille de la ville. Le tout devait mesurer un bon demi-kilomètre. Au centre de ce bras de mer artificiel s’affichait l’énorme statue aperçue par Rodan plus tôt dans la journée. L’idole était sûrement grande d’une centaine de mètres, aussi, le visage de l’homme de pierre était à peine visible sous la masse de nuages nocturnes. Les traits de la sculpture semblaient durs. Le personnage représenté devait avoir une trentaine d’années. Autour du socle, des dizaines de bateaux étaient amarrés.
Sur la terre ferme, des caisses s’entassaient, probablement emplies de diverses marchandises à transporter.

Marianne raffermit sa prise autour des épaules de Rodan afin qu’il ne chute pas et observa les différentes enseignes des auberges portuaires. Soudain, elle poussa un petit cri de joie et soutint Rodan jusqu’à l’établissement nommé “Auberge du Vent Marin”. Elle regarda par la fenêtre éclairée et aperçut un intérieur assez bien meublé, ainsi que quelques tables où mangeaient des clients. Elle poussa la porte, faisant tinter une clochette. Le bruit réveilla son compagnon, qui se redressa légèrement. Les murs étaient peints en bleu, ornés de motifs de voiliers. Etaient aussi accrochés là des tableaux représentant des paysages d’océans déchainés. Dans un coin sombre, un vieillard buvait sa bière, visiblement éméché.
Rodan alla s’asseoir à une table où il posa sa tête fatiguée. Marianne fit quelques pas sur le plancher grinçant en direction du comptoir derrière lequel un homme bedonnant essuyait nonchalamment une chope. A ses côtés, une radio émettait un air de musique grésillant. Le tenancier était barbu et ses petits yeux sombres exprimaient une profonde lassitude.

- Vous désirez… ?
- Je cherche Likan. Il réside ici pour le moment.

A cet instant, l’aubergiste se redressa en apercevant l’insigne sur la poitrine de son interlocutrice.

- Je m’excuse mademoiselle. J’ignorais que vous étiez une Knig. Désirez-vous une chambre ?
- Deux. Conduisez mon ami dans la sienne et faites couler un bon bain chaud pour lui. Désignez-moi l’endroit où se trouve Likan.

Il hocha la tête et appela une petite femme rondelette, puis lui chuchota quelques mots à l’oreille. Elle lui répondit et s’éloigna pour aller aider Rodan qui peinait à rester éveillé et l’emmener à l’étage en gravissant les marches d’un escalier. L’aubergiste fit un signe de main à Marianne et lui intima de le suivre dans une trappe située derrière le comptoir.
Elle ouvrit la petite porte et descendit à une petite échelle encastrée dans le sol.

- Il est en bas. Franchissez la première porte que vous trouverez et il sera là. Je me charge de vous préparer un repas pour votre retour.
- Merci. A tout à l’heure.

Marianne atteignit un petit couloir entièrement blanc. Elle avança dans l’endroit qui semblait éclairé par les murs eux-mêmes, pour finalement atteindre une porte noire, ornée du soleil traditionnel des Knigs. Elle frappa et le bruit sourd de ses chocs contre la paroi retentit en écho. Au bout d’une dizaine de secondes, le battant s’ouvrit et une voix résonna dans la pièce.

- Je suppose que le Maitre vient récupérer ses informations.
- Euh… Oui, je suis Marianne, une Knig novice.

Quand sa phrase fut terminée, la jeune fille s’avança et découvrit la salle réservée à Likan. Elle ressemblait à une pièce de Stase, mais les murs étaient remplis d’écrans en tous genres.
Au centre des lieux trônait un fauteuil où était assis un homme d’une vingtaine d’années. Il portait de longs cheveux blonds et des vêtements amples, typiques des Knigs. Ses grands yeux verts en amande rayonnaient dans son visage basané. Marianne se sentit soudainement insignifiante en face de ce beau garçon. Ce dernier se leva et s’approcha de sa congénère.

- Bienvenue, Marianne. Tu n’es pas venue toute seule, je sens l’aura d’un autre Knig, où est-il ?
- Il se repose. Nous nous sommes faits agresser par une bande de jeunes délinquants et il les a tués à l’aide d’une technique un peu trop puissante pour lui.
- J’ai pu sentir ça. Il a employé le Hurlement de la Vague Noire, qui est normalement réservée aux combattants de haut niveau. Mais enfin… Je vais te montrer ce que j’ai trouvé sur les Ruines de Lumpo.

Le jeune homme repartit vers ses écrans et claqua des doigts. Tous s’allumèrent en même temps et affichèrent un paysage sous-marin. Le sol sablonneux reflétait des vaguelettes multicolores, côtoyant de véritables champs d’algues aux couleurs chatoyantes.

- Je ne crois pas que tu saches exactement ce que sont ces vestiges. Lumpo était une civilisation riche et prospère autrefois, mais une… bavure l’a faite sombrer.
- Une bavure ?

Likan secoua la tête.

- Un combat imprévu avec des Knigs Renégats il y a environ trois mille ans. Le Maître de l’époque a donné un grand coup d’épée dans les airs, et une tranche d’énergie pure est venue frapper la côte, sectionnant par la même occasion le sol sous Lumpo, qui, privée de tout lien avec la terre ferme, s’enfonça dans l’océan. Mais revenons-en à nos moutons. On m’a chargé de retrouver ces ruines car la légende raconte que quelque chose de fantastique repose dans le château englouti qui servait de citadelle aux Lumposias des temps anciens.
- Et quelle est cette chose ?

Le plus âgé prit la peine de se taire un instant afin de ménager son suspens avant de répondre.

- On raconte, dit-il, que Lumpo renferme en ses murs le secret de la connaissance suprême, qui permettrait à quiconque la possédant de modifier les lois du temps et de l’espace à sa guise.
Chapitre 23 : L’illusion

Marianne secoua la tête devant cette déclaration incongrue. Même le plus puissant des mages ne peut régir les lois que le monde a créé.

- Je peux comprendre ton incrédulité. En effet, j’ai moi-même cru à une farce lorsque le Maitre m’a demandé de localiser Lumpo et m’a révélé son but. Mais au fur et à mesure de mes recherches, j’ai compris que ce pouvoir existe bel et bien. Il se trouve dans ces ruines et j’ai l’intention de le récupérer.
- Likan, c’est matériellement impossible ! Personne ne peut…
- Si.

La voix grave qui s’était exprimée n’appartenait pas à Likan. Dans l’encoignure de la porte se tenait un être vêtu d’une sombre veste marquée d’une lune argentée, les poings enfoncés dans les poches de son manteau. Il se redressa, le visage toujours dans l’ombre, et fit un signe de tête au jeune homme blond.

- Il est vrai qu’à nos stades de connaissances, nous ignorons comment contrôler le temps et l’espace, mais as-tu pensé au fait que nos ancêtres nous sont supérieurs ? Regarde ce monde, l’état dans lequel il se trouve. Crois-tu que les peuplades de cette génération sont capables de bâtir des merveilles semblables à celles de leurs aïeux ? Contemple un instant les monuments antiques, et tu comprendras que l’espèce n’évolue pas, mais qu’elle régresse. Je doute que tu aies déjà vu le Palais de Xanta à Nando. Ses façades semblent être de la main des dieux eux-même.
- Reste en dehors de ça.
- Je ne vois pas pourquoi je le devrais, cher Likan. En effet, il faut instruire cette jeune femme avec d’autres préceptes que ceux des Knigs. Comme le disait le grand philosophe Matestred, les connaissances de deux peuples n’entrent en guerre que si elles ne quittent pas leur nation.

Sous le capuchon, un sourire carnassier se dessina.

- Retiens mon nom, Marianne. Je suis Red, Grand Prêtre du Culte de la Lune. Notre organisation évolue dans un but pacifique, contrairement à vous, les Knigs. Là où vous préparez d’ignobles combats entre les Districts, nous remettons leurs péchés aux criminels désireux de se racheter. Là où vous incitez à la haine, nous tissons un voile de paix. La mort est la manifestation du départ de l’âme. La vie en est la prison. Qu’entre la naissance et le décès prenne place l’Expiation !
- C’en est trop. Fuis si tu ne veux pas mourir !

Le Prêtre partit d’un rire moqueur.

- Je ne me bats jamais. La Lune nous apprend à vaincre par entremise et non par violence. Réglez-leur leur compte.

Sur ces dernières paroles, Red écarta les bras et trois créatures apparurent. L’homme au visage caché se retourna et fit mine de sortir.

De leur côté, les deux Knigs observaient les bêtes apparues avec retenue. En effet, elles n’inspiraient pas confiance. La première, un grand dragon rouge au ventre bleu laissait s’échapper de sa gueule entrouverte des flammèches brûlantes. Le second animal ressemblait à un grand oiseau jaune au plumage électrifié, son long bec pointu prêt à venir empaler l’un des deux alliés. Le dernier était sûrement le plus étrange. Il s’agissait d’une sorte d’énorme requin mauvâtre bipède. Ses pattes avant se terminaient par une seule longue griffe surplombant un aileron à l’allure tranchante.

Likan jura et donna un grand coup de pied au sol, faisant donc trembler la terre sous lui. Une véritable onde de choc se répandit dans la pièce, immobilisant les deux êtres ennemis se tenant au sol. L’oiseau, voyant ses congénères paralysés, se jeta tel une furie sur Likan en lui donnant de violents coups de bec. Le Knig bloqua le cartilage d’une main et écrasa la tête de l’animal au sol, lui fracassant le crâne. Les deux autres, changés en statues de chair, assistaient, impuissants, à la mort du monstre ailé. Marianne contempla, ébahie, la scène qui se déroulait sous ses yeux. Elle vit son allié claquer des doigts. Deux couteaux à la lame bleuâtre se matérialisèrent devant le blond, qui donna un coup sec du poignet dans les airs. Les deux armes partirent droit dans la poitrine des créatures, leur infligeant une blessure mortelle. Elle s’effondrèrent avant de s’évaporer sous forme de volutes de fumée. L’oiseau fit de même.

- Saloperies… jura Likan dans ses dents avant de se retourner vers sa compagne apeurée. Ce sont des Pokémon, nom donné aux Prêtres de la Lune à leurs invocations. Ceux-ci n’ont posé aucun problème, mais…

Un grand bruit résonna au dessus de leurs têtes. Les écrans qui affichaient les abysses s’éteignirent brusquement, avant de se rallumer en tremblotant. Sans un mot de plus, les deux Knigs se ruèrent dans l’auberge. Lorsqu’ils eurent remonté l’échelle et ouvert la trappe, ils furent bouches bées. Le toit de l’établissement avait disparu, tout comme celui de la maison voisine. Tout l’étage supérieur était parti en fumée.

- Rodan ! s’écria Marianne.

Le jeune homme était suspendu à une poutre par un bras. Les pans de son manteau flottaient dans les airs. Il se laissa tomber et atterrit avec souplesse sur un matelas qui avait valsé au rez-de-chaussée. Rodan épousseta ses vêtements et rejoignit ses semblables a pas de course, zigzaguant entre les décombres de l’auberge. Des corps reposaient au sol, probablement morts. Avec un haut-le-coeur, Marianne reconnut le cadavre du maitre des lieux sous un morceau de plafond.

- J’ai pu entendre tout ce que vous disiez. J’avais placé un émetteur sur ta cape au cas où.

Marianne fronça les sourcils.

- Tu aurais pu me prévenir. Et je suppose que tu as fais semblant d’être fatigué tout à l’heure ?

Son ami ne répondit pas et désigna la staue, désormais bien visible sans la façade.

- Red s’est échappé par là. Un groupe de mecs dans son style sont arrivés et ont tous commencé à murmurer des mots dans une langue étrange. Une grosse forme est sortie de l’eau et a créché un énorme jet d’eau sur les maisons. J’ai entendu des cris, puis le sol s’est dérobé sous mes pieds alors que je regardais par la fenêtre.

- Une… forme ? répéta Likan.
- Ouais. Un gros truc bleu avec des rainures rouges sur le corps.
- C’est… impossible… Kyogre, le monstre des Mers Eternelles…

Le Knig fouilla dans une de ses poches et en sortit un petit objet rond et luisant.

- Snake, Marth, on a un très gros problème. J’ai besoin de vous au port de Makoa, sur-le-champ. La Bête Bleue est réveillée.












































Chapitre 24 : Appel

Le trio s’extirpa de l’auberge en ruines et s’approcha de l’étendue d’eau. Tous les bateaux qui se trouvaient là dérivaient, éventrés. Les habitants de Makoa s’étaient tous rassemblés et contemplaient la scène de destruction en silence. Une petite voix s’éleva alors dans le jour naissant.

- Tout ça c’est encore votre faute !

Un garçonnet fendit la foule et se jeta sur Rodan en le rouant de coups à l’aide de ses petits poings serrés.

- Je vous hais ! Sales Knigs !

Rodan bloqua la main de l’enfant et l’observa. Il portait un pull rayé et une casquette rouge qui recouvrait une chevelure sombre. Ses deux petits yeux noirs étaient emplis de rage. La haine fit place au désespoir dans ces prunelles de jais et il se mit à pleurer.

- Mon papa… C’était le patron de l’auberge…

Un autre enfant accourut. Celui-ci avait les cheveux blonds.

- Ness ! Ness !

Il rejoignit celui qui était apparemment son ami et s’agenouilla près de lui en lui parlant doucement. Likan leur jeta un regard et prit les mains de Rodan et de Marianne. Ensuite, il inspira profondément et dit un mot dans une langue étrange. L’air tourbillonna autour d’eux et ils furent transportés à l’endroit où les deux novices étaient apparus quelques heures plus tôt. Deux individus vêtus de la traditionnelle robe des Knigs attendaient là. Le premier était un jeune homme d’une vingtaine d’années aux cheveux bleus, de la même couleur que ses yeux en amande. Ses traits fins lui donnaient un air assez féminin. L’autre était plus âgé et une barbe se quelques jours mangeait son visage dur. Ses pupilles grises analysèrent les deux adolescents. Il resserra son bandeau couleur sable autour de son front et prit la parole.

- Bonjour. Je suis Snake, et voici Marth. Je doute que l’on ait vraiment le temps pour les présentations si les Prêtres de la Lune ont vraiment réveillé une Bête des Origines.
- En effet, acquiesça Likan. Il s’agit de Kyogre… Et ce qui m’inquiète, c’est qu’ils risquent de trouver Lumpo avant nous s’ils ont une créature de cet acabit.

Rodan secoua la tête, incrédule.

- Ecoutez, je ne comprends plus rien. Que veulent ces Prêtres à la fin ?

Pour la première fois, Marth s’exprima. Sa voix douce était très aiguë.

- Leur but est de ramener à la vie les Pokémons Originaux. Ceux-ci ne sont pas créés par magie, mais existent réellement. Leur puissance est infinie et ils sont dits immortels. On estime leur nombre à sept. Kyogre, Groudon, Rayquaza, Lugia, Giratina et Arceus. Heureusement pour nous, ils sont cachés dans des lieux seulement connus des dieux. Mais apparemment, ils ont réussi à en trouver un, qui est une très mauvaise nouvelle. Je n’ose imaginer ce qu’il parviendraient à faire s’ils raniment les six autres.

Leur conversation prit fin brusquement, en effet, le sol se mit à trembler et un flash aveugla le groupe. Quand ils rouvrirent les paupières, ils se trouvaient dans une sorte de sas rond entièrement blanc.

- Où sommes-nous ? demanda Rodan.
- Je pense qu’il s’agit de l’entrée des organisateurs des Jeux, c’est-à-dire nous, répondit Likan. Par contre, je m’étonne que le Maitre ne nous ait pas communiqué un message pour nous avertir. Et d’ordinaire, il ne transporte qu’une seule personne à la fois…

La salle éclatante commença doucement à tournoyer sur elle-même avant d’accélérer. Les cinq compagnons sentirent l’endroit descendre lentement. Tel une vrille, la pièce s’enfonçait dans le sol…

- C’est quoi ce bordel ? jura Snake.
- J’aimerais bien le savoir… répondit Marth, imperturbable.

Après quelques minutes, le mouvement circulaire s’arrêta et une porte sombre se découpa dans le mur blanc.

- Vos Jeux seront plutôt étranges cette année…

Un silhouette encapuchonnée s’avança dans le carré sombre.

- Bienvenue dans l’Arène des Combats Oubliés… Chers participants.


























Chapitre 25 : Préparatifs

Trois semaines. Trois semaines qu’ils ont tué Link. Ma rage n’a pas cessé de grandir depuis ce temps. Nous sommes bientôt prêts. Les Knigs vont payer, tout comme les habitants de Nando. S’ils savaient… Les imbéciles…

- Drake, on t’attend. Les Klen ont réussi à les transporter dans la structure.
- J’arrive Ike.

Je ramenai mon capuchon sur ma tête et avançai sur une petite dalle verte. A l’instant même où je posai le pied dessus, l’air vacilla et mon environnement se transforma, m’amenant devant une sorte de tour blanche, située dans une énorme grotte naturelle. Les stalagmites pendant au plafond semblaient sur le point de s’abattre impitoyablement sur moi. Mais je n’avais plus peur comme à mon arrivée dans Salaach. En trois semaines, j’avais plus changé qu’en dix ans. Mes cheveux étaient plus longs et mes traits semblaient plus durs. La frayeur qui régnait dans mes yeux avait laissé place à une détermination sans faille. J’avais troqué mes habits verts contre une cotte de maille légère. Au dessus, je portais une ample tunique couleur d’émeraude à capuche. L’épée d’ombre que j’avais obtenue était désormais attachée à ma ceinture. Tout le monde pouvait à présent la voir, je ne sais pas quel miracle. Tout Zaël était devenu froid et obsédé par la vengeance. Durant ces trois semaines, nous nous sommes entrainés comme jamais, jusqu’à devenir de parfaites machines à tuer. Trois semaines que nos yeux n’avaient plus connu les larmes. Ike s’étaient transformé en une bête de guerre. Il avait travaillé sa technique qu’il avait nommée Ether. Sa lame volait et retombait au sol comme un couperet mortel. Orco avait ajouté une dizaines de cicatrices à son visage, le rendant encore plus intimidant. Zelda était une véritable femme fatale. La disparition de son meilleur ami lui avait conféré des pouvoirs incroyables. Son arc n’avait plus besoin de la moindre flèche; elle tirait des traits d’énergie pure qu’elle enflammait à loisir. Arang n’avait quant à lui pas changé. Il gardait toujours ce petit sourire aux lèvres. Sa nomination en tant que combattant des Jeux ne l’inquiétait plus depuis que nous avions établi notre plan de vengeance. Kirby ne me quittait plus d’un poil depuis qu’il m’avait sauvé la vie. Par contre, il était le seul à être encore animé d’un tant soit peu de bonté vis à vis de nos ennemis. Marcia et ses soeurs avaient tressé leurs longs cheveux noirs et avaient perfectionné leur maitrise de la magie. Nous avions élu domicile dans une grande caverne aux alentours de la forêt afin de nous entrainer un maximum pour mettre notre plan à exécution. Bref, nous n’avions pas chômé durant ces trois longues semaines.

L’édifice en face de moi émit un vrombissement et s’arrêta au bout de quelques minutes. Une porte s’ouvrit verticalement devant moi et je pénétrai dans la structure où attendaient cinq personnes. Ces foutus Knigs. Ils portaient tous les mêmes habits, seule la couleur différait. Le premier était plus petit et portait des cheveux blonds. Son allure dégingandée me rappelait vaguement quelqu’un; le dénommé Rodan. A ses côtés, une jeune fille plus grande à la chevelure brune et aux yeux verts avait serré les poings; Marianne. Plus en arrière, trois adultes attendaient. L’un d’eux semblait âgé d’une vingtaine d’année et avait des traits de femme avec ses cheveux bleus; Marth. L’autre était plus vieux, il devait atteindre la quarantaine. Son visage dur exprimait une profonde lassitude, comme si la situation environnante ne le marquait pas; Snake. Et pour finir, le bras droit du seigneur des Knigs; Likan aux longs cheveux blonds.

- Vos Jeux seront plutôt étranges cette année… Bienvenue dans l’Arène des Combats Oubliés, très chers participants.

Tel était notre plan. Avec l’aide d’un mystérieux jeune homme se prénommant Red, nous avons préparé notre vengeance. Zaël ne se présentera pas comme participants aux Jeux Risqués, mais en tant qu’organisateur. Et les participants seront différents… Red était arrivé deux jours après la mort de Link et nous annonça qu’il provenait d’une organisation non dépendante des Knigs; le Culte de la Lune. Il nous avait convaincu de le suivre en nous montrant une gigantesque créature verte possédant l’allure d’un dragon. Il s’agissait d’un Pokémon, un monstre créé par le pouvoir des fidèles de la Lune. Mais celui-ci était différent; en effet, il n’était pas une projection mentale mais un être de chair et d’os. La chose qui me frappa le plus sa capacité à parler.

“Jeune homme… Ta puissance ne réside pas dans tes bras, mais dans ton coeur…”

- Parce que tu penses réellement que nous allons nous laisser faire ? demanda Snake. Nous ne sommes pas des Knigs de haut rang pour rien.
- Je le sais. Mais viens donc tenter de me battre. A moins que tu ne te sentes pas assez fort pour un combat singulier ?
- Sale gosse.

Le quadragénaire s’avança et sortit un revolver d’un repli de son manteau. Ensuite, il me visa avec soin et tira une balle entre mes deux yeux. Enfin… Il essaya. A l’instant même où il avait appuyé sur la détente, j’avais bondi au dessus de sa tête et planté un couteau sorti de ma botte dans son crâne. La lame acérée fit jaillir un flot continu de sang de la plaie et le Knig tomba au sol, haletant.

- Pas mal… Pour un pouilleux…

Il ferma les yeux et expira avec difficulté. Sa respiration sifflante cessa peu après. Je levai des yeux arrogants sur ses compagnons.

- D’autres résistants ? J’en doute.

Avec un petit sourire, je m’approchai du groupe et claquai des doigts. Le sol sous leurs pieds céda et ils se précipitèrent en hurlant dans un gouffre artificiel. Mais je rattrapai le bras de Marianne et l’aidai à se relever.

- Que me veux-tu ?
- Pas grand chose, tu verras.

Je la fixai plus attentivement et analysai son beau visage. Un éclair de désespoir passa dans ses yeux, puis laissa place à de la résignation.

- Si c’est pour aider mes compagnons… Tu peux faire ce que tu veux de mon corps.
- Ce n’est pas pour cela que j’ai besoin de toi. J’ai beau haïr ta race, je ne suis pas assez cruel pour violer la première Knig venue. Non, tu me seras plus utile autrement…

Je lui attachai les poignets dans le dos et l’attrapai par la nuque pour qu’elle avance. Tout se déroulait parfaitement pour l’instant…




Chapitre 26 : Jeux Risqués

Arang s’avança, un grand sourire aux lèvres. Il se trouvait dans une gigantesque plaine herbeuse après avoir été téléporté par Granos, le Knig préposé de Zaël.. Un vent chaud soufflait, faisant se coucher le gazon sous ses pieds. En face de lui, quatre personnages patientaient en silence.

- Hé bien… Qui avons nous là ?
- Tu m’as l’air bien sûr de toi pour un futur mort, déclara une femme blonde aux yeux gris comme l’acier. Vêtue d’un corset noir, elle affichait une détermination incroyable. Une longue cape argentée flottait doucement dans son dos.
- Très chère Lania, ne sois pas si désagréable !

L’homme qui avait parlé était grand et musclé. Sa tête était masquée par un casque épais et rouge, s’accordant à sa combinaison moulante bleue. Il ajouta :

- On pourrait croire que les belles roses telles que toi ont de réelles épines !
- La ferme Falcon…

Arang contempla les deux personnes restantes. Une fillette d’une dizaine d’année en robe à volants les yeux baissés et une espèce de hérisson bleu allongé dans l’herbe, un brin de paille à la bouche. L’ex-Knig fronça les sourcils à la vue de la petite fille.

- Tu n’es pas un peu jeune pour participer aux Jeux ?

Elle ne bougea pas d’un pouce, murée dans son silence. L’animal à ses côtés répondit en se redressant :

- Tu ne lui soutireras pas la moindre réponse mec. Elle est autiste, enfin je crois.
- Alors te revoilà Sonic… Si je ne m’abuse, vous avez tous déjà gagné les Jeux au moins une fois, non ? Du moins, pour les adultes…

Lania émit un claquement de langue dédaigneux en ramenant une mèche rebelle derrière son oreille.

- Bien sûr ! Pour qui nous prends-tu, Arang ?

Elle avait insisté sur le nom du combattant de Zaël, comme pour l’intimider.

- Pour des gens cruels et sans le moindre discernement. On pourrait croire que vous êtes fiers de tuer encore et encore…
- Ne me fais pas rire…

Un rugissement retentit, mettant terme à la conversation des deux protagonistes.

- Il suffit.

Une grande créature ailée fit son apparition. La même qu’avait rencontré Drake à son arrivée au District.

- Les Jeux commenceront officiellement maintenant. Vous pourrez commencer à vous disperser dans le champ de bataille à mon signal. Vos armes apparaitront dès que vous claquerez des doigts, afin de ne pas vous encombrer lors d’une éventuelle fuite. Chers participants, n’oubliez pas que vos Districts comptent sur vous et vous observent. Aussi, je n’aurai qu’un seul ordre à vous intimer… Survivez. Le plus longtemps que vous le pourrez. Adieu, chers combattants de Salaach.

Le Knig siffla trois fois et disparut dans une bourrasque de vent, murmurant deux derniers mots : “Bonne chance…”

Immédiatement, les héros respectifs de chaque District partirent dans une direction différente, aussi vite que leurs jambes leurs permettaient. Aucun n’avait le courage de se battre dès le début des Jeux. Seul la petite fille resta immobile, alors que les adultes qui l’entouraient disparaissaient un à un. Un larme roula sur sa joue et elle se mit à sangloter.

Arang avait pris la fuite vers l’ouest. Il courut quelques minutes avant de stopper sa course effrénée. L’homme ferma les yeux et inspira longuement, tentant de discerner la présence de ses adversaires. Alors qu’il tournait la tête vers la droite, une masse d’énergie apparut dans son esprit. Une femme, adulte. Lania donc. Elle n’était pas très éloignée de lui, à une centaine de mètres seulement. Mais soudain, la forme blanche qui représentait la jeune femme sembla se mouvoir avec rapidité vers Arang. Inquiet, le représentant de Zaël ouvrit les yeux et vit une véritable furie se jeter sur lui en hurlant.

“Comment ai-je pu oublier que nous nous trouvions dans une plaine sans le moindre moyen de se cacher… Merde !”

- Meurs !

Lania claqua des doigts et deux coutelas à la lame verdâtre apparurent dans ses mains. D’un mouvement ample, elle jeta le premier en direction de son adversaire et prit l’autre plus fermement. Arang se baissa avec souplesse, esquivant le trait meurtrier, puis il bloqua le second poignard qui filait vers sa gorge avant de frotter ses phalanges les une contre les autres, émettant un petit bruit sec. Kenogan, ’énorme canine qui lui servait d’arme se matérialisa dans sa main, contrant un coup de couteau juste à temps. Les deux combattants enchaînèrent les frappes, tentant de décèle une faille dans la défense de son ennemi. Arang était avantagé de par la taille et l’épaisseur de sa lame, mais Lania semblait bien plus rapide et agile que lui. De plus, une véritable rage l’animait. Après un long face à face, chacun pointant l’autre de son instrument de guerre avec détermination. La femme tapa du pied sur le sol et un cercle bleu électrique prit place autour d’elle avant de tournoyer de plus en plus vite, pour se replier dans son dos, créant deux ailes couleur de ciel. Les plumes cyan paraissaient rugueuses et râpeuses. Arang la laissa faire avant de planter Kenogan devant lui, ce qui eut pour effet de faire s’enfoncer le combattant dans le sol, le soustrayant aux yeux de Lania, désormais pourvue d’ailes. Elle inspecta le trou creusé par la canine de métal et, ne voyant rien, s’éloigna afin de récupérer l’arme qu’elle avait lancée. Mais à l’instant où ses doigts se refermèrent sur la poignée, l’herbe trembla et une fissure s’ouvrit sous elle, l’emportant sous la surface de la terre et lui arrachant par la même un cri de terreur. Le gouffre béant se referma et Arang émergea d’un nouveau trou, son épée à la main.

- Bon, ses ailes lui serviront peu sous terre je pense… Tant pis pour elle.

Il fit mine de s’éloigner, mais une détonation retentit et il sentit ses jambes vaciller. Une seconde explosion se fit entendre et, une nouvelle fois, le sol s’ouvrit dans un flash lumineux. La guerrière enterrée remontait lentement d’un gouffre créé par la déflagration entendue quelques secondes plus tôt. Son visage était égratigné et une longue estafilade venait couvrir sa joue droite de sang.

- Tu ne pensais pas me mettre hors combat aussi facilement ? Chacune de ces plumes représente une fraction de mon énergie vitale, aussi je peux en faire ce que je veux, les modifier à ma guise. Et les faire éclater.
- Et suicidaire avec ça… Si tu avais réfléchi un peu, tu ne m’aurais pas donné cette explication. Dois-je te rappeler que mon affrontement avec toi ne m’a pas fatigué le moins du monde, alors que tu sembles exténuée ?

En effet, la furie était en piteux état. Ses vêtements déchirés et sa chevelure brûlée lui donnaient une apparence de mendiante. Son souffle irrégulier alors que ses ailes la portaient lentement à la surface était rauque, ressemblant plus à un grognement qu’à une expiration.

- Salve de mort, énonça Arang.

Un déluge de projectiles enflammés tomba du ciel, ciblant Lania. Ou plutôt, chacune de ses plumes bleues. Une à une, elles éclatèrent, couvrant le corps de la jeune femme de brûlures. La guerrière tomba à terre en hurlant de douleur. Ses ailes continuèrent d’exploser jusqu’à ce que son corps prit feu. Ses gémissements retentissaient dans la plaine alors que les restes de ses vêtements se calcinaient. Arang s’en approcha et murmura :

- Vague de soin…

A ces mots, une fine bruine se matérialisa autour du corps agonisant et toutes les marques de blessures disparurent instantanément. Lania resta là, cherchant avec peine sa respiration, nue au milieu de la plaine, alors qu’Arang s’éloignait sans se retourner.

- Plus que trois… Ce sera facile.





















Chapitre 27 : Termes synonymes

- Tu l’aimes vraiment ?
- Je le crois. Je l’espère.
- Tant mieux pour elle. Elle survivra dans ce cas.

Deux individus se tenaient debout, parfaitement droits dans une petite pièce sombre. Seuls leurs yeux brillaient dans l’obscurité régnante. C’était à peine si leurs vêtements, de longues tuniques amples, étaient discernables tant la pénombre était intense.

- Tu sembles considérer la vie comme un jeu, Dre. Ce n’est pas bon pour ton âme…
- La Lune me pardonnera bien ces petits écarts à la conduite qu’elle nous impose. Toute doctrine n’est pas à prendre pour évangile. De plus… La vie est un jeu, au même titre que la mort est subjective.

Soudain, l’un des protagonistes disparut, laissant derrière lui un parfum douçâtre.

- Nous nous reverrons, Red… Tu ne saurais faire autrement.

Le dénommé Dre claqua des doigts et une table sur laquelle reposait un livre apparut devant lui. Une plume prit place dans sa main et, restant droit, il écrivit d’une main experte dans son carnet. L’encre brilla un instant dans la noirceur de la pièce.

“Puis-je mourir pour quelqu’un ?”


Red se matérialisa devant une grotte naturelle, devant laquelle crépitait un feu. Un grand homme à la peau noire patientait, la tête baissée. Il s’était assis à même le sol, le regard perdu dans les braises qu’il triturait à l’aide d’un bâton. Il leva des yeux fatigués sur le nouvel arrivant et lui adressa un signe de tête.

- Ils ont amené les Knigs qui nous ont attaqués. Drake les a enfermés et à récupéré la fille, comme tu le souhaitais.
- Bien… Très bien. Si tout continue ainsi, je pourrai accomplir ton souhait.

Le Grand Prêtre vint prendre place aux côtés de Ganondorf et lui tapota le dos.

- Si tu penses que cela peut t’aider… Raconte-moi ce qui s’est passé.

Le colosse serra les dents.

- Il est arrivé, par surprise. Personne ne s’attendait à cela dans le District. Je partis donc immédiatement chercher Link afin de préparer notre défense. Après avoir réussi à le trouver, nous partîmes tous deux vers le centre du village, mais un homme de petite taille, vêtu d’une salopette bleue et d’un pull rouge s’est interposé. Il a posé une casquette sur sa tête et j’ai directement reconnu ce sale traitre de Mario… Il a souri et s’est jeté sur nous d’un bond en enflammant ses poings. Je tentai de protéger Link mais il avait réagi avant moi et bloqué l’ennemi. Mario ne chercha même pas à l’affronter et roula au sol pour se trouver devant moi et tirer un couteau de sa ceinture. Il leva l’arme et tenta de me poignarder. Surpris par le vitesse de l’action, je n’eus pas le temps de bouger, contrairement à Link qui se mit sur la trajectoire de la lame. Qui l’atteignit en plein coeur.


“Puis-je tuer un ami ?”


- Empli de rage, je me jetai sur Mario, qui se mit à rire avec mépris. Il dit alors : “Tu ne tuerais pas ton meilleur ami, si ?”. La rage envahit mon corps entier et ma magie devant brûlante dans mes membres. Je le frappai à la mâchoire et sa tête se détacha du reste de son corps tant l’impact fut puissant. Comprends-tu, Red, qu’il s’agissait d’un de mes plus précieux alliés quelques années auparavant ? Et il a osé s’en prendre à celui que je considérais comme mon fils.


“Ce sont des termes synonymes.”


- Sache, Ganon, que la Lune nous enseigne le calme et la non-violence. Le châtiment de celui qui se tâche du sang de ses ennemis en les assassinant soi-même est de se faire graver dans la peau la lettre “S”, pour “synonyme”. Car tuer un ennemi revient à devenir son égal. Mais je ne condamne pas ton geste. Il existe en effet dans notre ordre un précepte qui l’emporte sur tous les autres.
Ne pas aider un ami le condamne. Alors, qu’en penses-tu ? Lequel est le plus important ? Venger ou sauver ?
- Ils sont sur un pied d’égalité.

Les pupilles de Ganondorf prirent une teinte rougeâtre alors que celles de Red les fixaient. Il entrouvrit la bouche et pointa deux doigts en direction de celle-ci. Soudain, un éclair mauve jaillit des ongles du combattant et vint faire exploser l’arrière de son crâne. Du sang vint éclabousser la tunique immaculée du Grand Prêtre de la Lune, qui sourit en s’évaporant dans les airs, laissant le cadavre dégoulinant d’un liquide rouge et poisseux au sol.

“Si je ne peux ni sauver, ni tuer un ami… Je dois souffrir du châtiment de l’engeance divine et mourir.”

Dre, conscience dite folle de son propre alter-ego.
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Message  Drake Ven 24 Fév - 23:58

Chapitre 28 : Combats inégaux

Arang était revenu sur ses pas, rejoignant son point de départ dans la plaine. Il aperçut une forme en position foetale recroquevillée sur le sol. Il comprit aussitôt que la petite fille du début des Jeux n’avait toujours pas bougé.

- Elle mourra sans la moindre opposition… Mais de quel District vient-elle ? Bordel, qu’est-ce qu’il fait là, lui ?

La voix avait retenti dans son esprit. Les rouages compliqués qui activaient le cerveau de l’ancien Knig tournèrent à plein régime et lui permirent d’esquiver une roue bleue qui était bien partie pour lui arracher la tête. Arang, comme dans une scène au ralenti, se baissa pour empêcher la masse bleue de le toucher et, dans un même mouvement, saisit quelque chose de caché à l’intérieur de sa botte, qu’il broya entre ses mains.
Une voix qui ne pouvait provenir que des Enfers s’échappa de sa bouche, désormais hérissée de canine effilées.

- Fusion de la Dernière Larme… Kenogan’tsil Mermes !

Sa voix avait triplé de volume pour énoncer les derniers mots. Ses yeux semblèrent vibrer pour devenir flou, au même titre que le restant de son corps, qui vola en poussière. Quand le nuage volatile se dispersa, une toute autre créature se tenait à la place d’Arang. Vêtue d’une armure bleue en écailles, ses traits étaient ceux d’un loup gris. Il ne possédait qu’une seule épaulette en saphir, de la forme d’une larme. Sur son torse s’étalait un grand soleil mordoré. Ses jambes étaient protégées par de longues bottes d’acier clouté et sa tête canine était masquée à moitié par un heaume vert-d’eau marqué d’un sceau en forme d’épée. Malgré tout cela, le plus impressionnant restait son épée, un katana de la longueur de son bras de la couleur des iris du loup : noirs comme la nuit. La lame était dentelée et semblait tranchante comme un rasoir.
Son adversaire, qui n’était autre que Sonic, le hérisson, retomba au sol et siffla en ouvrant des yeux ébahis.

- Il est chaud le vieux ! Je kiffe ton armure gros.
- Retiens-toi, grogna Arang, de formuler pareilles inepties. Ta mort est proche, combattant de Nando !

Il leva son arme et fendit rapidement l’air devant lui, forçant son ennemi à reculer. Le hérisson sourit et donna un grand coup de pied au sol afin de mieux s’élever dans les airs. Il semblait si rapide que son image devenait floue. Sonic rebondit sur la lame du katana et donna un grand coup de pied dans le visage du guerrier-loup, qui ne broncha pas à l’impact. Il attrapa la jambe devant lui et écrasa son propriétaire par terre. A cet instant, le combattant de Nando comprit qu’il n’avait plus aucune chance, aussi il poussa un grand cri. Arang n’y prit pas garde et se prépara à plonger son épée au travers du corps de son adversaire. Mais un choc dans son dos le fit avancer en avant. Il sentit une grande douleur envahir son omoplate, et l’armure qu’il portait émit un scintillement. La souffrance disparut instantanément. Quand il se retourna, l’ancien Knig vit que ses adversaires étaient maintenant deux. Le Capitaine Falcon, comme il se plaisait à ce qu’on l’appelle, avait rejoint Sonic pour le protéger. Il affichait un grand sourire sous son casque en soufflant sur sa main droite, qui laissait poindre quelques flammèches entre les phalanges.

- La cavalerie est arrivée mon colonel !
- Il était temps, imbécile, grogna Sonic. Ce connard a libéré sa Fusion de Knig.

Falcon fit jouer ses muscles et rétorqua :

- Aucun problème pour le héros que je suis ! Prépare ton cercueil, vile créature, car le Capitaine Falcon va t’y expédier !

Il releva son allié et fonça tel un dératé sur Arang en hurlant un cri de guerre. Sa cible sourit, affichant ses dents acérées. Alors que le “héros” s’apprêtait à le toucher, il planta son arme dans le sol et ouvrit les bras pour attraper son adversaire. Les deux protagonistes s’empoignèrent dans une violente étreinte.

- Pour qui me prends-tu ? ricana le combattant de Zaël. A l’instant où tu m’as effleuré, des pieux empoisonnés ont jailli de mon armure et, tel un bleu, tu es venu t’empaler dessus. Sache que tu vas mourir dans moins de dix secondes…

Effectivement, Falcon était resté les bras ballants en attrapant Arang. Il avait senti les pointes mortelles s’enfoncer dans son corps et ses membres s’étaient aussitôt engourdis. Une fugace émotion passa dans ses yeux. La tristesse. Une froide et mortelle tristesse. Celle d’un héros désabusé.

- …trois, deux, un… Adieu Falcon. J’aurais préféré te laisser en vie mais l’alliance avec des traîtres doit être punie.

Le corps du guerrier glissa au sol et l’homme-loup l’écarta d’un coup de pied. Il récupéra son katana et approcha de Sonic, qui le contemplait bouche-bée. Le hérisson n’esquissa même pas un geste devant la puissante aura qui s’échappait du héros.

- Ton District a assassiné mon meilleur ami. Et je ne peux laisser un tel crime impuni.

La lame noire jaillit, tel un trait de mort, et la tête effarée du combattant de Nando se détacha de son corps, libérant un flot de sang continu.

Une fois son épée nettoyée dans l’herbe, Arang s’approcha de la fillette, toujours prostrée. Elle n’avait peut-être même pas aperçu le combat.

- Tu es en sécurité maintenant. Si tu t’en sens capable, pourrais-tu me dire ton nom ? Je te jure que nous sortirons vivants de ces Jeux insensés.

Un ricanement s’éleva et l’ex-Knig, pris d’un doute, leva le menton de la fillette, pour y découvrir un mannequin. La voix grave d’un homme emplit l’air autour du guerrier, qui se redressa.

- En effet… JE sortirai vivant de ces Jeux. Quant à toi… Je ne pense pas pouvoir dire la même chose.

Arang eut tout juste le temps de lever son épée pour contrer l’arme qui allait lui arracher la moitié du corps.
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Message  Drake Mer 18 Avr - 12:04

Chapitre 29 : Révélations

Rodan sentit une atroce douleur lui vriller les tempes. La souffrance força le jeune homme à ouvrir les yeux. Il était plongé dans une noirceur des plus terribles. Le Knig ne put réprimer un haut-le-coeur et il vomit tout ce qu’il avait dans l’estomac. Alors qu’il tentait de reprendre son souffle, étendu par terre, Rodan tenta de se remémorer les derniers évènements.
Un garçon de son âge qui avait blessé, voire tué Snake, était parvenu à projeter le groupe dans les tréfonds de la caverne où ils se trouvaient. Il avait ensuite rattrapé Marianne et Rodan, tentant de récupérer la jeune fille, s’était cogné la tête contre la paroi du tunnel qui l’emmenait dans le sol. Le choc avec une surface solide avait sûrement aggravé la commotion naissante qui faisait déjà résonner son crâne.

- Bouge pas trop. Tu vas te sentir encore plus mal.

La voix provenait d’en-dessous d’un éboulis, qui fut éjecté à une dizaine de mètres avant de retomber, laissant apparaitre Likan se massant l’épaule, une petite flamme voletant au-dessus de sa tête.

- Je crois que j’ai compris ce qu’ils veulent de nous. Ils ont associé l’attaque de leur District à notre groupe, puisque des Knigs Rénégats ont tué leur chef. Par contre, les propos de Drake me surprennent… Il aurait dû être contrôlé par le Maître depuis longtemps…
- Drake ? Tu le connais ?
- En effet, répondit Likan avec un sourire, c’est le premier agent Knig infiltré dans un District. Vous avez été officialisés ensemble.
- Et pourquoi ne nous a-t-il pas aidés ?
- Je t’expliquerai ça quand on aura localisé Marth…

Le bras droit du Maître ferma les yeux un instant, puis claqua des doigts. Un claquement retentit, suivi d’un cri.

- Enfoiré ! Préviens la prochaine fois !
- C’est cela, c’est cela… Allez, montre ton pouvoir magique et illumine-moi cette pièce.

Après un soupir, Marth murmura une parole inaudible et un éclair lumineux vint éclairer l’endroit. Il s’agissait d’un refuge taillé à même la roche, fermé à une extrémité par une grille rouillée. Au dessus de leurs têtes, une gigantesque cheminée menait à l’extérieur, mais le ciel semblait si haut que la lumière n’atteignait pas la prison.

- Je ne sais pas à quelle niveau nous nous trouvons, mais c’est très bas… murmura Likan. Enfin, je pense que l’on te doit certaines explications Rodan. Marianne, Drake et toi êtes bien différents des autres apprentis Knigs. En effet, vous ne provenez pas du même monde que nous.

Le jeune homme fronça les sourcils.

- Ne dis pas de bêtises. Il n’existe aucun autre univers.
- Je me disais la même chose, rétorqua Marth, jusqu’à ce que le Maître me montre l’endroit d’où tu viens. Nous ne pouvons te le décrire car cela nous est interdit, mais sache que vous venez tous les trois de cette dimension.
- Et comment serions-nous arrivés ici alors ?

Marth soupira.

- Je doute que tu nous croies facilement. Likan, à toi l’honneur.
- Bien.

Le Knig s’assit en tailleur et prit la parole.

- Commençons par le commencement. Il y a quelques mois, le Maître a convoqué ses principaux généraux et s’est lancé dans un discours voulant prouver qu’un second monde existait. Etant présent, je peux t’affirmer que ma réaction fut semblable à la tienne. Mais nous fûmes rapidement convaincus de l’existence de cet endroit. En effet, plusieurs d’entre nous prirent la route de ce monde inconnu. N’y étant pas allé, je pense que Marth te racontera ça mieux que moi.
- Je pense aussi, reprit le Knig aux cheveux bleus. Là-bas, nous vîmes un décor incroyable, mêlant la technologie et la déchéance. Partout, des humains circulaient dans les villes. Quelques uns de mes camarades se mirent même à tousser et à suffoquer, tant l’air y était pollué. Une fois nos esprits remis de cette découverte, nous revînmes dans cet univers-ci. Tous nos confrères acceptèrent cette réalité et l’ensemble des habitants du Palais fomenta un plan qui pourrait bouleverser nos deux milieux. Ramener certaines créatures de votre monde dans le nôtre afin d’en faire une nouvelle race de Knigs, bien plus puissante que les originaux.

Un silence pesant s’installa. Rodan comprenait peu à peu pourquoi certains éléments de sa Stase lui étaient interdits. Et pourquoi il ne possédait aucun souvenir de sa vie avant son Officialisation. Il sentit une larme poindre au coin de son oeil tandis qu’il prenait conscience du fait que son existence était voilée d’illusion.

- Et… Pourquoi serions-nous plus puissants que vous ?
- Pour une raison très simple, répondit Likan.

Il se releva et se mit à faire les cent pas, hésitant à continuer sa phrase. Finalement, le blond tourna des yeux emplis d’une tristesse infinie en direction de Rodan.

- C’est tout simplement parce que les Knigs sont incapables d’aimer. Si jamais l’un d’entre nous tombait amoureux, son âme se briserait en mille morceaux et il deviendrait fou. Un seul est parvenu à survivre à l’amour. Un certain Arang.
- Comment a-t-il fait ?
- En mourant. Lorsqu’il comprit que son coeur ne lui appartenait plus, il enfonça son épée, Kenogan, dans ses entrailles et se donna la mort. La jeune femme qu’il aimait ne s’en remit pas et se passa l’arme d’Arang au travers du corps. Ils restèrent là une dizaine de jours, alors que toute vie avait quitté leur dépouille. Mais la chair ne flétrissait pas, ils étaient morts, mais le temps n’avait aucune emprise sur eux. Ils se réveillèrent plus tard. Personne ne sut pourquoi ils reprirent conscience. Par contre, Arang quitta aussitôt le Palais pour partir vivre avec elle… A l’heure qu’il est, il est sûrement occupé à se battre. C’est le combattant des Jeux Risqués pour Zaël.

Leur discussion fut interrompue quand un grand bruit retentit. Tous trois se mirent en garde et fixèrent l’origine de ce fracas. Derrière la grille de métal, quelqu’un les observait. Il avait laissé tomber un plateau au sol et restait les bras ballants. Drake.


Chapitre 30 : Miroir

Arang réussit à bloquer l’épée qui le menaçait mais l’impact fit glisser le Knig une dizaine de mètres en arrière. Il ouvrit des yeux ébahis sur son adversaire, qui lui ressemblait comme deux gouttes d’eau. La même tête de loup, une armure identique. Seul leur arme différait : le katana du double d’Arang était plus long et plus large. Sa couleur approchait celle du magma en fusion.

- Tu semblais plus réactif autrefois, ricana le sosie avec une voix identique à celle de l’ancien Knig. On peut sentir que l’amour, cette chose abjecte, a ramolli ton âme guerrière.
- Ne me fais pas rire. Trahir est bien pire qu’aimer, Spariock.

L’interlocuteur du combattant de Zaël dévoila ses crocs sur un sourire carnassier.

- Je n’en doute pas… Quitter le Palais sans l’accord du Maître et devenir un Renégat m’a fendu le coeur… Mais je ne suis pas mécontent d’avoir rejoint Solire. Les gens y sont si accueillants…

Arang soupira tout en fixant son adversaire dans les yeux.

- Nous ne sommes pas si différents dans notre conception de Salaach. Discuter de ce sujet avec toi serait édifiant mais il nous faut nous battre, tu ne crois pas ?
- Tu n’as pas tout à fait tort… Allons, je vais me battre sérieusement à partir de maintenant.. Fusion du Dernier Miroir ! Karuga’lan Brakios !

Les contours du corps du loup semblèrent vibrer un instant avant qu’un écran de fumée se matérialise tout autour. Arang grogna en comprenant qu’il se trouvait face à la Fusion de son adversaire. Ce dernier reparut, complètement transformé. Il était vêtu d’une cotte de maille couleur de sang et d’un casque étrange. En effet, à l’emplacement où aurait dû se trouver une ouverture, un miroir parfaitement rond trônait. L’épée du Renégat était devenue plus large et sa lame renvoyait à Arang son propre reflet. Une voix amplifiée par le couvre-chef de métal retentit :

- Prends garde, mon ancien ami... Spariock le Réflecteur est revenu au devant de la scène !
- Tu ne m’effraies pas le moins du monde...
- C’est ce que nous verrons.

Une image apparut alors dans la glace. Celle du visage d’un homme aux cheveux bleus, à l’allure féminine.

- Marth ? Mais que...

L’arme de Spariock se transforma une fois de plus pour devenir une épée plus fine à la garde incrustée d’un rubis. Un rire se fit entendre dans le dos d’Arang. Le sosie de son adversaire le regardait, la face une nouvelle fois transformée. Il s’agissait cette fois-ci d’une femme blonde tenant un fouet.

- Sylvia ?

Bientôt, le guerrier de Zael fut encerclé par six armures aux visage divers. Marth, Sylvia, Dankaï et deux Knigs ayant côtoyé Arang durant la première période de sa vie ... Mais le pire fut lorsque l’ancien Knig vit apparaitre le doux regard de Zelda.

- Que me veux-tu à la fin ? Pourquoi ne pas te battre tel un homme ? Tu n’es qu’un lâche !

D’une même voix, les pantins de Spariock répondirent :

- Question de relativité. Là où tu me juges lâche, je me dirais astucieux. Six têtes valent mieux qu’une n’est-ce pas ? Surtout quand ces têtes te sont familières...

Arang ne put retenir un hurlement et planta Kenogan dans le verre du miroir « Dankaï ». Le visage se brisa, laissant apercevoir un corps creux.

- Alors mon très cher ami, où suis-je ? Quel pantin m’abrite ? Sache que j’ai la faculté de voyager d’une armure à l’autre, sans que cela me fatigue. Détruire Dankaï n’a pas dû être difficile... Il était déjà à l’article de la mort.
- Comment...
- Tu comprends vite... Ce miroir donnait directement sur le coeur de notre vieux compagnon. Tu viens de lui asséner le coup de grâce. J’ai encore cinq corps, dont celui de ta femme. Tu vois maintenant en quoi l’amour est moins puissant que la réflexion. Tu te doutes bien que je possède un refuge imperméable à ta rage... Celui qu’est Zelda... J’ai tout prévu. Tu commenceras par l’assassinat de Zarock et Nako, puis tu passeras à Marth et enfin à Sylvia, ton ancienne équipière. Finalement, tu te tourneras vers moi, bien à l’abri et tu ne pourras te résoudre à frapper. Je suis le vainqueur, Arang. Tu es coincé mon ami.

Le combattant de Zael, comme dans un rêve, se vit briser les miroirs des Knigs qui furent ses amis autrefois. Puis il s’avança vers le pantin-Marth et leva son arme d’u bras dénué de toute raison de vivre. Il abattit Kenogan. Il marchait dans la direction de Sylvia, complètement hagard, l’esprit défait, quand une voix qui n’appartenait pas à Spariock vint naître dans son esprit.

- Je suis là... Je sais où il se trouve... Il n’est pas dans une armure, mais dans le corps de Falcon, son but est uniquement de te berner. Mais il a compté sans mes talents de télékinésiste. Je te dois encore une dette, Arang et je le sais. Utilise ma plume pour me contacter quand l’heure sera venue. Merci.
- C’est moi qui te remercie, Lania...

L’ancien Knig étira ses lèvres canines sur un sourire et fit mine d’attraper la créature au visage de Sylvia. Ses capacités guerrières lui étaient revenues rapidement dès lors qu’i avait compris le plan de son ennemi. Quand un souffle léger se fit entendre derrière lui, il était prêt. Le poing enflammé qui menaçait de l’assommer ne fit que passer au-dessus de son crâne. Arang saisit le bras qui avait failli lui ôter la vie et fit basculer violemment son propriétaire sur son épaule. Sans même le regarder, l’ex-Knig planta Kenogan dans le cadavre du défunt Capitaine Falcon. Le fracas du verre que l’on brise retentit au contact de la lame avec le corps et un morceau de miroir fut projeté un peu plus loin. Arang alla le ramasser sans plus prendre garde à sa victime et le fourra rapidement dans une poche. Alors que le bruit d’une corne de brume résonnait dans la plaine, annonçant la fin des Jeux Risqués, le combattant de Zaël sourit en entendant un cri à peine audible.

- Maintenant que tu as ceci, je te suis soumis, je suppose... J’aurais encore préféré que tu me tues !
- J’ai d’autres plans en tête, Spariock. Tu seras utile à notre rébellion.

Chapitre 31 : Découverte

Je laissai tomber le plateau que je portais en entendant mes prisonniers raconter cette histoire de fous. Une histoire de fous que je savais réelle. Tout concordait. Alors que la nourriture que j’amenais aux Knigs se répandait au sol, ils se levèrent tous les trois.

- Drake... murmura Likan.
- Ainsi donc, vous vous êtes servis de moi ? Je ne suis qu’un pion sur un échiquier ?
- Ne le vois pas comme ça. Tu nous es plus utile que n’importe quel autre Knig.

De rage, je donnai un coup de pied dans la grille qui me séparait des détenus.

- Alors je sers à quoi ? Pourquoi m’avoir emmené ici ? hurlais-je. Réponds-moi !

Mon interlocuteur garda son calme et tritura une mèche blonde qui venait obstruer son champ de vision.

- Tu es une sorte de test. Théoriquement, nous aurions dû te récupérer à la fin des Jeux et faire le bilan sur ton passage à Zaël. Ensuite, le Maître vous aurait renvoyés - Rodan, Marianne et toi - dans votre monde après avoir effacé tout souvenir de ce voyage en Salaach.
- Mais dans quel but ?
- Penses-tu vraiment que le Maître nous révèle tous ses secrets ? Si oui, tu te mets le doigt dans l’oeil.

Dans la grotte sombre et humide s’installa un silence pesant. Les récents aveux de Likan avaient jeté un froid sur l’endroit. Je dévisageais cet homme qui avait brisé en quelques secondes le sentiment de sécurité acquis en un mois à Zaël. La tension s’accumula ainsi quelques minutes, jusqu’à ce que résonnent derrière moi des bruits de pas.

- Tout va bien Drake ? demanda une voix féminine.
- Tu es là ? renchérit un homme.
- Où veux-tu que je sois ?

Ce fut un Ike surpris qui vint me rejoindre face aux trois Knigs. Mon ton agressif avait dû l’étonner. Il posa une main hésitante sur mon épaule.

- Tu vas bien ?
- Si on veut. Ces messieurs viennent de me révéler quelque chose qui ne devrait pas te plaire.

Marth s’avança alors jusqu’à ne plus se trouver qu’à une dizaine de centimètres du grillage.

- Je m’excuse d’avance du tort que nous avons pu causer, cher monsieur, mais aucun Knig n’est à l’origine du mal qui a ravagé votre District. Bien au contraire, notre organisation a pour but de détruire ceux qui sont devenus vos ennemis.
- Je m’en doutais, fit Zelda en approchant. Marth ne peut mentir, Ike.
- Dame Zelda...

L’homme encapuchonné posa un genou à terre devant mon amie.

- Je vous remercie de l’attention que vos m’avez portée. Je savais que justice serait faite dans cette sombre histoire.
- Oublie ça... souffla Likan. Tant que les Renégats ne seront pas punis, rien ne sera terminé. En plus, ces salopards de Prêtres viennent embrouiller votre esprit.

Je ne pris pas garde au reste de la conversation. mes yeux étaient rivés sur le dernier membre du trio, Rodan. Je savais que je l’avais déjà vu quelque part. Il s’était rassis et restait silencieux, presque aussi perdu que moi.

- ... donc il serait plus correct de vous retourner contre Red. Quoi qu’il ait pu vous dire, ce ne sont que des mensonges destinés à provoquer une révolution.
- Et pourquoi vous croire ?
- Il ne peut pas mentir Ike.
- Es-tu sûr de ça ?
- Mais oui ! Crois-moi !

Alors qu’Ike croisait les bras, les sourcils froncés, un grand bruit retentit. Dans le fond de la cellule, derrière Rodan, un trou était apparu dans la paroi. Un son de plongeon se fit entendre alors que le morceau de mur disparu tombait dans l’eau en contrebas. Des reflets bleutés illuminaient le visage du plus jeune Knig qui s’était retourné.

- Une grotte sous-marine...

Likan bondit sur la cavité.

- Quelle est notre position exacte ?
- Je ne sais pas. Sûrement à une quinzaine de kilomètres de la mer, pourquoi ? demanda Ike.
- Nous étions à la recherche de quelque chose avant que vous nous appeliez ici. Je me demande si cette grotte n’est pas une piste valable.

Il se redressa et vint enserrer deux barreaux de ses poings, un regard implorant fixé sur Zelda.

- Je vous en prie... Nous devons y aller. Laissez-nous partir !

Ike le regarda avec condescendance, une ride plissant son front. Il finit par relever la tête en arborant un sourire.

- Très bien. Mais à une seule condition. Drake et moi-même vous escorterons. Si vous faites quoi que ce soit de suspect, Zelda se chargera de l’assassinat de votre amie Marianne. Dès que vous aurez trouvé ce que vous voulez, nous vous rendrons la jeune fille. Ça vous convient ?
- Bien sûr. Nous y allons ?
- Tout de suite. Zelda, préviens tout le monde que nous sommes partis.

Lorsque la jeune femme fut repartie, il ouvrit la grille d’un coup de pied bien placé.

- Tu viens Drake ?

J’acquiesçai et nous rentrâmes dans la cellule avant de nous approcher du trou. Celui-ci était si profond que seuls le clapotis des vagues nous parvenait d’en bas.

- En avant, Knigs. J’espère que ça vaut le coup.

Le jeune homme dégaina son épée d’or et frappa la paroi à plusieurs reprises, dégageant ainsi un passage assez grand pour chacun de nous. Ensuite, il sourit et se jeta dans la cavité, suivi par un Marth et un Likan excités comme des puces. Ne restèrent donc plus dans la pièce que Rodan et moi.

- Je suis désolé, souffla-t-il.
- Tu n’y es pour rien. C’est moi qui m’excuse de m’être emporté tout-à-l’heure.
- Pas de problèmes. Prêt ?
- Il le faut bien.

D’un bond, il se lança dans le puits. Je m’approchai du bord et contemplai le vide sous mes pieds. À ce moment, un air de musique me revint aux oreilles.

« Ten, nine, eight, seven, six, five, four, three, two, one and
All systems go... »

Je sautai dans le trou, laissant les ténèbres aux reflets bleutés m’engloutir lentement mais sûrement. Alors que je progressais de plus en plus rapidement dans le boyau noir, le reste des paroles me revint.

« Shield your soul
All can still be done... »

Protéger mon âme... C’est précisément ce qu’il me fallait faire si je ne voulais pas sombrer dans la folie.

Mes réflexions furent coupées par un contact glacial avec l’eau souterraine. Je m’enfonçai quelques instants dans le liquide aussi froid que la glace sans pouvoir bouger. Quand je repris mes esprits, je me hissai à la surface d’un coup de pied. Mes compagnons m’attendaient là en claquant des dents.

- Je ne m’attendais pas à ce qu’elle soit si bonne ! s’esclaffa Ike.

La boutade parvint à arracher quelques rires parmi le groupe. Mais je soulevai un problème qui ôta à chacun l’envie de rire.

- Comment fait-on pour nous repérer ? Nous sommes plongés dans l’obscurité.

En effet, les seules choses que nous pouvions distinguer étaient les visages des membres de notre petite escouade. Ce fut alors qu’un frisson glacé me parcourut l’échine et il ne venait pas de la température de l’eau. La chose qui me préoccupait était plutôt de savoir ce qui se trouvait sous moi. Qui pouvait savoir quel créature marine régnait dans ces abysses noires et froides ? Je déglutis lorsque quelque chose de froid vint toucher mon pied en ondulant. J’eus juste le temps de prendre une profonde inspiration avant d’être immergé contre mon gré.


Chapitre 32 : Sous l’eau

Mes poumons étaient sur le point d’exploser. Depuis plus de deux minutes déjà, mon adversaire aquatique m’entrainait vers les abysses insondables de cette grotte. J’avais beau sonder de mes yeux brûlés par le sel marin les flots sombres, rien n’était discernable, du moins pour des pupilles humaines... De plus, le manque d’oxygène me faisait perdre la raison, je ne savais plus dans quel sens je me trouvais, ni même si mon corps était encore à la verticale. Alors que je m’apprêtais à inspirer une goulée d’eau qui me serait mortelle, je sentis ma tête crever la surface. La bouche ouverte à la manière d’un chien, je restai ainsi à essayer d’aspirer le plus d’air possible durant quelques minutes. Lorsque j’eus fini d’haleter ainsi, je me permis d’ouvrir les paupières pour découvrir un décor assez singulier.
En effet, face à moi se dressait une énorme porte en pierre. Les battants fermés étaient ornés d’une tête de serpent qui semblait prête à me dévorer tant elle semblait réelle. Je fis alors attention au reste de l’endroit. Je me trouvais dans une nouvelle grotte largement éclairée au moyen de torches flambant avec ardeur. Les murs étaient taillés dans une roche sombre aux reflets dorés. Le plafond affichait fièrement une énorme fresque qui me coupa le souffle (chose qui m’arrivait pour la seconde fois en dix minutes). L’illustration représentait un gigantesque reptile ondulant avec plus de réalité qu’une véritable vipère. Le serpent, animé par les chatoiement des reflets de l’eau sur la voûte pierreuse, était coloré d’un bleu royal. Deux yeux verts émeraude surmontaient sa gueule ouverte sur une rangée de crocs éclatants. Les teintes du dessin étaient si belles qu’elles semblaient provenir de la main d’un dieu. Lorsque je parvins à détacher les yeux de l’icône, j’aperçus une fine plaque de roche humide émergeant des flots.
Je me hissai donc à grand peine sur cette berge salvatrice tout en frissonnant légèrement. Mon manteau trempé pesait avec lourdeur sur mes épaules fatiguées, me gênant ainsi dans ma progression. Je me levai avec difficulté et entrepris d’ouvrir la porte, mais je ne parvins pas à déplacer les lourds battants. Avec un soupir, je me rassis au sol et commençai à réfléchir à une solution. J’envisageais de replonger dans les flots quand un détail me frappa. D’un bond, je me levai et vérifiai ce qui me perturbait. L’oeil gauche du serpent enchâssé dans la porte manquait, et celui de droite me rappelait quelque chose. Il s’agissait d’une petite pierre rouge qui brillait d’un éclat surprenant. Je tirai mon épée de son fourreau en ignorant ses jérémiades et claquai des doigts. Du pommeau s’échappa le sosie du globe oculaire du serpent de pierre, que j’avais trouvé dans le linteau de la porte de ma maison du village. Je plaçai le diamant couleur de sang dans l’orbite creux et un déclic se fit entendre. Le bruit se répercuta quelques instants dans cette caverne sous-marine qui me retenait depuis une demi-heure, amplifié par un puissant écho. Un tintement de cloche retentit, suivi par un son de mécanisme ancien. Ces grincements aboutirent finalement sur une lente ouverture du porche. Devant moi, un long tunnel s’enfonçait dans les profondeurs de la terre, éclairé par les mêmes torches que dans la salle à la fresque.

- Bien joué, jeune homme, murmura une voix féminine et mélodieuse.

Mon épée à la main, je me retournai en fauchant l’air autour de moi. Mais je frappai dans le vide.

- Qui êtes-vous ? criais-je.
- Je me nomme Nelya. Sache que je te veux aucun mal, bien que j’aie pu avoir l’air agressive au premier abord. Je regrette la façon dont je t’ai amené ici, mais je ne pouvais pas me permettre de me montrer aux autres. Surtout pas à Ike.
- Et pourquoi cela ? demandais-je, radouci.
- Il me connait bien. Trop bien pour qu’il puisse me voir. Surtout dans mon état.

Interloqué par la dernière phrase de la femme, je lançai :

- Je pense que tu peux te montrer maintenant. Je n’essayerai pas de te blesser, c’est promis.

Un rire cristallin retentit.

- Je ne suis pas matériellement ici. Si tu souhaites me voir, descends dans ce tunnel. N’aie pas peur, je te promets que rien ne viendra t’attaquer.
- Tu penses vraiment que je suis effrayé par cet endroit ?

Derrière cette phrase fanfaronne, je n’en menais pas large. Et mon interlocutrice le ressentit, puisqu’elle s’esclaffa à nouveau.

- Dépêche-toi, petit héros...

La belle voix ne fut bientôt plus audible. Je soupirai, conscient que je me devais d’obéir. Cette Nelya était bien mystérieuse et il me fallait avancer si je voulais sortir de cet endroit. Ce fut donc d’un pas incertain que je m’enfonçai dans le boyau qui, bien qu’humide, restait éclairé.
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Message  The Midnight King Mer 18 Avr - 16:13

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Message  Drake Mar 24 Avr - 22:04

Chapitre 33 : Crise

Lania se baissa avec souplesse pour éviter le pavé qui vint voler à quelques centimètres au dessus de sa tête.

- C’est fini, vous n’avez pas le choix. Soumettez-vous à Zaël sur-le-champ. Je ne le répéterai plus.

La jeune femme faisait face à une dizaine d’opposants, au beau milieu de ce qui semblaient être les vestiges d’une cité prospère. En effet, d’immenses pans de murs de style médiéval avaient été arrachés à leur bâtiment. Des milliers de débris de vitraux jonchaient le sol, tel une pluie de diamants multicolores.

Ses adversaires étaient masqués, la lune se reflétant dans les disques de métal qui cachaient leurs faciès. Lania avait beau se savoir supérieure à ses anciens camarades, leur rage ne lui inspirait rien de bon.

La jeune femme, à son retour dans Solire, son District, avait été accueillie à grands jets de pierres. Ses compatriotes avaient malheureusement tout vu, de son humiliation par Arang à sa fuite. Les responsables de l’endroit l’avaient jugée de façon expéditive et elle avait commis l’erreur de tenter de s’expliquer de les convaincre de rallier la cause de Zaël. Devant ce qui leur apparaissait comme une terrible trahison, ses chefs lui avaient envoyé les Rindos, un groupe surentrainé de militants anti-rébellion. Comprenant qu’elle n’avait plus rien à perdre, Lania avait donc invoqué ses ailes explosives et détruit tout le quartier Ouest de la ville de Soral, capitale administrative de sa nation.

« De toute façon, pensa-t-elle en soupirant, Arang viendra bientôt me chercher. Il me l’a promis via ma plume... »

Son regard d’acier évalua la zone de combat tandis que ses ailes battaient doucement et régulièrement l’air. Le groupe qui lui faisait face était vêtu de capes renforcées par une légère cotte de maille. Leurs armures gravées de runes épousaient la forme de leur corps, faisant ressortir leurs abdominaux et leurs muscles noueux. Les symboles incrustés dans l’acier commencèrent soudain à irradier une vive lueur bleuâtre.

« C’est mauvais... »

En effet, les glyphes étaient de véritables réceptacles à magie. Lorsqu’un adepte de la sorcellerie venait soutenir un Rindo, son armure luisait de cet éclat bleuté. Dès lors que le mage avait prononcé une bénédiction, il cohabitait avec le guerrier dans son propre corps. Deux âmes, deux fois plus de danger. Lania grimaça un sourire amer en pensant qu’elle avait elle-même conçu ce stratagème.

« Quelle idiote j’ai été... Si les Knigs ne nous avaient pas corrompus avec leurs Jeux, nous n’en serions jamais arrivés là. Et dire que le seul District qui s’en fût rendu compte soit Zaël, le plus pauvre... J’ai honte. »

Elle reprit à voix haute :

- Honte de ma propre société, de mon pays. Pouvez-vous seulement comprendre cela ? Vous n’êtes que de vulgaires marionnettes !

La jeune femme avait craché le dernier mot comme on crache une injure. Si elle avait pu tuer avec ses yeux, nul doute que ses adversaires se seraient écroulés tels des pantins désarticulés.

- Lania, reprends-toi ! Te rends-tu compte que tu viens de détruire notre principal lieu de culte ? Ecoute-moi ! criait le plus grand des Rindos.

Il brandissait une longue épée, probablement une claymore. L’arme, dont la lame devait être aussi large que le bouclier de ses compatriotes, semblait taillée dans une étoile tant elle brillait.

- Oubliez-moi. Vous êtes voués à la mort si vous me résistez.
- Lania ! LANIA !

Le cri se mua en juron quand il vit une fine plume bleue voleter paresseusement à quelques centimètres à peine du disque qui couvrait son visage et, accessoirement, faisait office de casque. Les runes de son armures commencèrent à générer une sphère de protection tandis que, dans un réflexe quasi-inutile, le combattant plaçait son épée à l’horizontale devant lui. Ses compagnons firent de même avec leurs boucliers. Malheureusement pour la plupart d’entre eux, il était trop tard. Une déflagration se fit entendre, suivie par une explosion d’une puissance extrême.

- Désolée.

Lania se retourna et fit disparaitre ses ailes pour retomber au sol gracieusement. Alors, elle marqua un reps d’arrêt. Sans qu’elle en eût conscience, des dizaines de citoyens de Soral s’étaient massés dans le semblant de rue qui subsistait des détonations de la jeune femme, entre deux semblants de bâtiments aux murs usés par le feu et les flammes. Ils assistaient au combat, certains geignant, d’autres grondant. Mais sur chacun de ces visages s’affichait une même expression. La rage.

- Je... Je...
- TAIS-TOI, CRIMINELLE ! hurlèrent plusieurs hommes parmi la foule. Va-t-en d’ici, toi qui as oublié ta vie ici, va-t-en d’ici , toi qui as trahi ta propre patrie !

Ces paroles furent bientôt scandée par toute cette population rassemblée devant Lania. Des enfants armés de ridicules lance-pierres lui tiraient de minuscules projectiles de loin, espérant mettre fin à la vie de cette femme qui avait été leur héroïne, leur modèle.

Lania recula alors, effrayée par la puissance qui émanait de ce groupe, de ces gens dépourvus de pouvoirs magiques, dépourvus de la moindre aptitude au combat. Alors qu’elle tentait de s’éloigner de la foule grondante, trébuchant sur chaque débris, elle sentit quelque chose l’agripper par l’arrière en plaquant une main sur sa bouche.

- Je t’ai eue...

Elle reconnut le capitaine des Rindos, le masque à moitié arraché, laissant entrevoir la moitié gauche de l’homme, complètement brûlée.

- Salope... Regarde ces gens que tu as déçus et trahis, regarde-les bien. Car là où on va t’envoyer, tu ne verras plus personne.
- J’en doute.

Une fissure vint ouvrir le sol sous Lania et son adversaire, qui chutèrent, aussi surpris l’un que l’autre. Ils s’effondrèrent dans la crevasse alors que son ouverture se refermait progressivement.

- Je vois que tu ne les as pas convaincus.

Un claquement de doigts retentit et des torches s’allumèrent, dévoilant une étroite caverne dénuée de tout décor, ainsi qu’un homme en armure. Arang se retourna sur les deux combattants, un sourire aux lèvres. Sourire qui s’étira quand il reconnut un Rindo.

- Par contre, tu m’as permis d’obtenir un otage... Je t’en remercie, Lania.
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Message  Drake Jeu 24 Mai - 19:40

Chapitre 34 : Philosophie

Dre s’éveilla doucement, ouvrant les yeux sur sa bibliothèque. Il était étendu sur un lit aux draps rouges. L’édredon de soie richement décoré se souleva de lui-même quand le Prêtre fit mine de quitter sa couche. L’homme portait toujours ce capuchon sombre qui masquait ses traits.

- Rêver... N’est-ce pas merveilleux ? se questionna-t-il à voix haute.

Dans la pénombre de sa capuche, un sourire luisit. Quelle belle façon de commencer une journée ! Il avait trouvé matière à philosopher dès le réveil ! En effet, comment n’avait-il pas déjà évoqué les rêves, pourtant si fascinants ?

- Dre, j’ai besoin de toi.

Une ombre se matérialisa à ses côtés. Elle lui était identique en tous points.

- Mon très cher moi-même, je suis occupé. Fais la guerre, séduis des femmes, je me charge de la méditation.
- Ce n’était pas une question. Arang a capturé un Rindo.
- Laisse-moi deviner, une guerre civile tranche désormais Solire en deux extrêmes, les partisans de Zael et ceux qui restent fidèles à leur District. Envoie une escouade de Prêtres prendre la ville et exterminer toute trace de rébellion.
- Les femmes et les enfants ?
- Simple variante au problème avancé. S’ils pleurnichent, meurtre. Sinon, enrôlement.

Les deux jumeaux se contemplèrent un court instant. Puis Dre brisa le silence.

- Maintenant, va. J’ai fort à faire.
- Très bien. Je te remercie.

Red s’effaça progressivement. Quand le Grand Prêtre eut complètement disparu, son alter-ego quitta son lit et claqua des doigts. Une pile impressionnante de livres apparut sur une table en face de lui. D’un clin d’oeil, Dre invoqua une chaise en bois et s’assit. Il tourna la tête dans tous les sens afin de contempler ses étagères remplies d’ouvrages aux sujets variés. Il soupira et la structure de la pièce se modifia, faisant tourner chaque élément s’y trouvant d’un quart de tour sur lui-même. Un coup de talon au sol et ne restèrent plus dans la salle que Dre et son bureau.

- C’est mieux ainsi, jugea-t-il. La concentration vient avec le vide. Le vide vient du tout. Le tout nait dans l’esprit de chacun. Je suis confiné dans un esprit. L’esprit n’est qu’une prison. Une prison de concentration.

Satisfait de sa tirade insensée, il attrapa un livre et en tourna lentement les pages, cherchant ce qui l’intéressait. Lorsqu’un passage retint son attention, il glapit et un courant d’air s’engouffra dans la pièce par une porte qu’il venait de créer. Levé d’un bond, Dre courut dans ce passage nouvellement apparu pour parvenir à une salle carrée aux murs décorés de multiples tentures épaisses représentant toujours le même homme aux courts cheveux bruns, vêtu d’un T-shirt rouge. Il désignait du doigt un cercle à ses pieds. Certains disques contenaient une phrase au sens plus qu’incertain.

- Ici...

D’un pas leste, le Prêtre traversa l’endroit, qui semblait s’étrécir au fur et à mesure qu’il avançait.

- Voilà !

Se plaçant face à une tapisserie, il appliqua la paume de sa main droite dessus. La représentation du jeune homme s’anima et traça des glyphes dans son cercle. Une nouvelle doctrine s’y inscrivit en lettres de feu.

« Si tu veux la paix, prépare la guerre ».

Une seconde fois, Dre s’éveilla. Il avait la tête posée sur sa table de travail.

- Me serais-je endormi durant ma lecture ?

Sortant un carnet de sa poche, le Prêtre commença à noter les moindres détails de son rêve.

- Le meilleur moyen pour contrôler ses rêves, du moins selon Maître Matestred...

Après un petit rire satisfait, il reprit sa lecture en appréciant la qualité des phrases sous ses yeux.


« Vulgaire homme né récemment, tu penses que ton esprit est sous contrôle ? La Lune te le reprendra un jour. Ce n’est pas si compliqué à comprendre. »

Lettre de Dre à son alter-ego « sain d’esprit ».


Chapitre 35 : Aqua magna est

- Drake ! hurla Ike.

Malgré la pénombre, le jeune homme avait aperçu le visage de son ami se faire immerger. Il brassa les flots sombres quelques instants, cherchant à se repérer.

- Laisse, grogna Likan.

Il psalmodia une formule qui couvrit sa bouche d’un voile luminescent, puis plongea dans la masse aquatique. Ike retint son souffle, imité par Rodan. Seul Marth semblait ne pas s’inquiéter de la situation. Il flottait sur le dos en jouant avec une petite flamme qu’il faisait passer d’un doigt à l’autre, éclairant ainsi d’une douce lueur son visage. Il souriait, le regard triste. Soudainement, il se redressa et plongea la main dans l’eau. Au lieu de s’éteindre, l’étincelle sur son index doubla de volume.

- Pour éclairer Likan, murmura-t-il machinalement.

La petite flammèche prit bientôt l’allure d’une boule de feu que le Knig s’empressa de séparer en deux. De sa main gauche, il projeta un des morceaux dans les profondeurs. De la droite, il souleva sa création et la jeta au-dessus de sa tête, permettant ainsi à ses compagnons de contempler la grotte dans laquelle ils avaient atterri. La salle rocheuse était plus petite qu’ils ne l’auraient cru au premier abord. Les murs carrés qui la délimitaient étaient recouverts de symboles cabalistiques rappelant des serpents enroulés sur eux-mêmes. Dans un coin, un long boyau étrangement luisant semblait mener ailleurs.

- Charmant endroit. J’ignorais qu’il existait pareil lieu sous notre District, fit remarquer Ike.
- Et pourtant... S’il s’agit bien d’un passage vers les Ruines de Lumpo, il est ici depuis plus de cinq mille ans.
- Je sais bien ce qu’est Lumpo. On raconte que la cité était rattachée à Zaël et Mako.
- En effet. Selon les livres d’histoire que nous possédons au Palais, les Lumposias avaient bâti leur lieu de villégiature sur un promontoire géant s’élevant par-dessus les flots. À l’extrémité de cette avancée sur la mer se dressait le fier Château des Mages et Soldats, habitat des guerriers de l’époque.

Rodan interrompit soudain la conversation en criant :

- Regardez ! C’est Likan !

En effet, la sphère enflammée de Marth située sous l’eau laissait apercevoir une forme remonter des profondeurs. Alors que la masse de cheveux blonds de Likan crevait la surface, un juron retentit.

- Il n’est nulle part. Vraiment désolé...

Ike laissa échapper un grognement désapprobateur.

- Jusque où as-tu plongé ? Il n’a pas pu disparaitre !
- De toute façon, si il n’a pas trouvé un moyen de respirer depuis tout à l’heure, il est mort. Il faut avancer si on veut continuer.

Le jeune homme à l’épée d’or resta interdit un moment. Il avait beau savoir que le Knig avait raison, il ne parvenait pas à se résoudre à quitter l’endroit. Sans un mot de plus, il commença à nager en direction de la sortie, suivi par Rodan. Likan s’avança dans son sillage, mais fut retenu par Marth.

- Que se passe-t-il là-bas ? Je sais très bien que tu ne renoncerais pas ainsi d’habitude. À l’instant même où tu as mis la tête sous l’eau, j’ai compris que quelque chose n’allait pas.
- Nelya.
- Elle est revenue d’Hellenyos ?
- Oui, et en mauvais état... C’est elle qui a emmené Drake, aucun souci à se faire de ce côté-là, donc. Par contre... Quelque chose m’ennuie fortement.
- C’est-à-dire ?
- J’ai bien peur qu’elle ne demande à Drake de lui amener de quoi se soigner.
- Quel est le problème ?

Likan lui fit signe d’avancer avant de murmurer :

- Ardence Divine.

Le blond s’éloigna alors. Marth écarquilla les yeux en comprenant ce qui inquiétait tant son frère d’armes. Puis il éteignit ses orbes irisées et rattrapa le groupe dans le tunnel sous-marin, où Rodan s’émerveillait de la lumière qui régnait.

- C’est génial ces trucs ! dit-il en montrant les murs.

De la mousse fluorescente semblait respirer au gré du léger courant qui animait l’eau. À chaque inspiration, la lueur redoublait d’intensité.

- On dirait que c’est vivant !
- Ça l’est, appuya Marth. Ces organismes rejettent un gaz différent de celui que nous expirons. Au contact de l’air, une barrière lumineuse se forme autour de la plante. Pour peu que ça respire, c’est vivant.
- Génial !

Ike nageait en tête, son épée d’or attachée dans le dos. Il n’écoutait plus que sa propre respiration et le clapotis de l’eau dans laquelle il nageait. Le jeune homme n’était pas dupe, il avait tout de suite compris que quelque chose clochait dans l’attitude de Likan. Pourquoi n’avait-il pas cherché plus longtemps alors qu’il en avait les capacités ? Il soupira et commença à prendre conscience que le boyau s’étrécissait. Un mauvais pressentiment l’emplit alors. Son intuition ne le trompait pas. Bientôt, il se retrouva face à face avec un cul-de-sac.

- Venez voir ça. On est bloqués.

Rodan nagea plus rapidement vers le jeune homme et observa la paroi qui leur bloquait le passage. Il tenta de plonger pour trouver un passage sous l’eau, mais il se heurta au sol sablonneux de la grotte.

- Même par en bas, ça ne passe pas...
- Cherchons un mécanisme, suggéra Likan.

Les cinq compères se répartirent alors dans le tunnel. Chacun passa de longues et infructueuses minutes à chercher quelque chose d’anormal dans la roche. Alors qu’ils commençaient à désespérer, Rodan poussa un cri de victoire.

- Regardez, trois chaînes !

Tous se rapprochèrent pour contempler la découverte du jeune garçon. Il tenait dans la main trois anneaux reliés à la pierre.

- Je propose qu’on prenne celui du milieu, suggéra Ike.
- Pourquoi pas... murmura Likan.

Rodan, excité comme jamais, tira de toutes ses forces sur le lien. Un claquement se fit entendre, suivi d’un bruit sec.

- Que...

Un carreau d’arbalète vint se ficher dans le roc, à quelques centimètres de l’oreille gauche du cadet.

- À couvert !

Tous plongèrent pour se cacher de la pluie mortelle qui tombait à la surface. Lorsque le besoin d’air se fit ressentir et que les claquements cessèrent, Rodan revint prendre sa respiration, haletant.

- Vraiment... désolé...
- Tu peux bien ! cracha Likan.

Un trait avait atteint son épaule gauche. Il brisa la hampe de la flèche et posa la main sur le morceau restant.

- Tu ne devrais peut-être pas... commença Ike, revenu à la surface.

Mais un hurlement de douleur vint couvrir la fin de sa phrase.
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Message  Drake Sam 2 Juin - 23:58

Chapitre 36 : Gardien

J’avançais depuis un moment déjà dans ce boyau de terre et de roche humide. Sous mes pieds, le sol détrempé et pente devenait de plus en plus glissant. Je dus même m’accrocher aux quelques prises qui s’offraient à mes doigts sur les murs afin de ne pas me retrouver par terre.
Malgré la quantité impressionnante d’eau qui suintait des parois du tunnel, une chaleur écrasante régnait, rendant l’air presque irrespirable. Plus je descendais vers ce que j’espérais être la fin de ce parcours, plus l’endroit prenait des allures de fournaise. Alors que je m’apprêtais à ôter mon manteau, je débouchai sur une porte remarquablement taillée à même le roc. Les linteaux aux reflets d’or représentaient des serpents s’enroulant autour d’une pilastre. Leurs gueules ouvertes, criantes de réalisme, dardaient vers moi des langues de rubis. Le battant était gravé de deux reptiles ailés se mordant chacun la queue, formant le symbole de l’infini. Je posai la main gauche contre le granit, espérant déceler quelque poignée.
La douleur envahit alors mon corps tout entier. Surpris, je mis fin à ce contact avec la pierre en poussant un cri de souffrance. La roche était incandescente... Un bref regard à ma paume me permit de constater qu’une brûlure boursouflée palpitait de la base de mon pouce à mon index. Haletant, je me courbai en deux, tâchant d’effacer cette torture physique de mon esprit.

- Vraiment désolée... J’aurais dû te prévenir...
- Nelya... articulais-je avec difficulté. Qu’est-ce que c’est que ça ?
- Ce pourquoi je t’ai amené ici. Tu vas bientôt parvenir jusqu’à moi, mais je crains que tu n’aies à affronter quelque chose...
- C’est-à-dire ?
- Cet endroit est l’ancien bureau de Pentol. Il lui servait de lieu de méditation et c’est ici qu’il écrivait ses livres. Mais il l’a bien protégé, voire trop bien. Même moi, je n’ai pu en désactiver le gardien.
- Je ferai avec... Et pour la porte ?

En guise de réponse, le battant se transforma littéralement en poussière, juste devant mes yeux. Grommelant un remerciement, je m’engouffrai dans le passage pour découvrir une pièce au sol couvert de marbre craquelé. Le plafond, situé à deux mètres de ma tête, était quant à lui d’un noir de jais très profond. La salle était si large que je ne parvenais pas à distinguer les murs qui m’entouraient. Dégainant mon arme, je scrutai les environs, tentant de repérer ce fameux ennemi qui semblait effrayer mon hôte.
Un chuintement sur ma droite me fit me baisser. Levant les yeux, j’aperçus une longue épée dont la lame large de cinquante centimètres me frôla la tête. Dans un grand fracas, l’arme retomba au sol. Mon regard se tourna alors vers son propriétaire, qui me dévisageait d’un unique oeil sans pupille. Seul ce globe oculaire situé au beau milieu du front était visible. En effet, un heaume de bronze lui couvrait toute la face et finissait en pointe au sommet du crâne. Son armure semblait faite d’or pur, des gantelets aux bottes. L’animal devait bien mesurer trois mètres, car le poinçon de son casque atteignait presque le plafond. Il claqua des doigts et un disque de métal poli se déploya sur son avant-bras gauche. Il se mit de profil, et je pus apercevoir son arsenal. Une dizaine d’épées et de haches d’armes était plantée dans son dos. L’être attrapa le manche de l’une de ces haches et l’arracha à son corps avec un soupir.
Avec un rugissement aux accents métalliques, il se jeta sur moi en balançant son outil de mort. D’une roulade au sol, j’évitai son coup. Mon adversaire me vit me relever et lança l’arme dans ma direction, avant de se saisir d’un sabre fiché dans sa chair. Un plongeon me sauva la vie, mais il me fallut me relever pour contrer la lame qui me fondait déjà dessus. L’impact fut si puissant que je faillis lâcher la poignée de mon arme noire. Je me fendis, laissant le poids de l’assaut de mon ennemi l’emporter derrière moi. Je me retrouvai ainsi sous le corps arqué de la créature à chercher une faille dans son armure. Aucun point faible...
Le cyclope leva son bras gauche pour m’attraper. Je donnai un large coup vertical pour le repousser, et je ne fus pas déçu. Un grand bruit métallique retentit. J’avais tranché net le lien qui retenait le bouclier de mon adversaire. Il poussa un cri de douleur et tenta de m’asséner un coup de poing, que j’esquivai d’un pas de côté. Je donnai un coup de pied dans l’écu pour l’éloigner de son propriétaire et me jetai à sa suite.
Malgré ma brûlure, je me saisis de la targe de métal, étrangement légère et la plaçai devant moi pour contrer le prochaine assaut. Je profitai du bref instant de répit qui s’offrait à moi pour analyser la situation. Je me retrouvais face à un ennemi surpuissant, bardé d’armes à volonté. Je l’observai se relever tout en cherchant un défaut dans sa cuirasse. Visiblement, il ne souffrait pas des lames fichées dans son dos, à exclure donc. Les seuls endroits de son corps visibles étaient son poignet gauche, mis à nu lorsque j’avais fait tomber son bouclier, et son oeil. Bien que la seconde solution me semblât plus efficace, le visage du mastodonte était trop haut pour moi...
Un hurlement me tira de mes réflexions. Je levai mon disque de métal au-dessus de ma tête et une vibration secoua mon bras, m’arrachant une grimace de douleur. Une rafale de coups à l’intensité sans cesse redoublée s’abattit sur moi. Alors que le fer d’une hache allait rentrer en contact avec le bord de mon écu, je me déportai sur la gauche. L’arme s’enfonça dans le sol, réduisant en poussière quelques dalles blanches. Profitant de sa distraction, je me jetai sur la partie découverte de son bras et plantai ma lame dedans. Mon adversaire gémit. Lâchant mon bouclier, j’agrippai mon arme à deux mains et l’enfonçai plus profondément. Il m’envoya un coup de pied dans la poitrine. Le souffle coupé, je fus repoussé à quelques mètres, sans arme.
Le cyclope rugit et retira lentement l’épine qui blessait sa chair, avant de la jeter derrière lui. Ensuite, il prit une épée plus courte que les autres dans son dos et la lança dans ma direction. Elle retomba avec un tintement métallique à mes pieds.

- Bats-toi... gronda le géant. Tu... vas... mourir !
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Message  Drake Ven 29 Juin - 13:06

Chapitre 37 : Révolution

Le paysage qui s’offrait aux yeux de Red le ravissait. Perché sur le toit d’une haute maison, il contemplait la voie principale de Soral, une route bordée d’échoppes en tout genre aboutissant sur la grande cathédrale de la ville. Les lieux était envahis par des dizaines de plébéiens en tous genres. Hommes, femmes, enfants, vieillards, tous hurlaient des insanités en brandissant de larges pancartes. Sur celles-ci, trois mots : « A MORT ZAEL ». Un sourire étira les lèvres du jeune homme dans la pénombre de son capuchon. Il se demandait encore s’il allait s’en charger lui-même ou s’il allait employer des Prêtres de moindre importance.

« Laisse-moi faire. »
« Tu n’as pas combattu depuis longtemps. »
« Je sais. Mais j’ai un message à faire passer. »
« Dans ce cas, fais à ton aise. »

Son sourire s’élargit encore, pour laisser entrevoir ses dents d’une blancheur éclatante.

« Je te remercie. »
« Ne fais pas de bêtises. »
« Allons... Tu me connais pourtant mieux que quiconque. »

Le Grand Prêtre se laissa glisser le long de la gouttière et sauta au sol d’un bond presque enjoué. Il releva la tête, sans pour autant montrer son visage et avança gaiement sur les pavés de la route en direction du groupe principal de militants. Parvenu au centre de la petite place qui délimitait la cathédrale, il parla d’une voix forte.

- Peuple de Solire ! Je vous recommande de vous calmer, si vous ne souhaitez pas que je me fâche.

Un homme d’une cinquantaine d’années vêtu assez richement lança :

- Qui es-tu pour parler ainsi ?
- Celui qui apporte la paix.

Une femme hurla :

- La paix ? Elle a été brisée lorsque Lania est revenue parmi nous !
- Certes, Lania a pu causer des dégâts. Mais elle n’a tué personne que je sache ? Cette pauvre jeune femme a seulement demandé à être écoutée, et vous l’avez chassée à coups de pierre.

Le cinquantenaire reprit :

- Ecoute garçon, tu vas t’en aller d’ici tout de suite, ou il va t’arriver des problèmes. Laisse-nous tranquilles.
- Vous l’aurez voulu.

Red passa discrètement la main sous sa ceinture et tira un cimeterre de son fourreau.

- Gamin, tu es seul... N’essaie même pas.

Le Prêtre partit d’un rire de dément et jeta son couteau en l’air.

- Puisse la Lune guider cette lame !

La foule, interloquée par cet homme qui semblait fou, observa le projectile décrire une courbe et retomber en tourbillonnant au milieu du groupe. Un hurlement de douleur déchirant retentit alors et tous se retournèrent. Le cimeterre était enfoncé jusqu’à la garde dans l’oeil d’un bébé emmailloté dans une petite couverture. Sa mère le tenait dans ses bras, les yeux exorbités, la bouche ouverte sur un cri qui ne quittait pas sa gorge. Elle s’effondra par terre, les larmes inondant son visage. Un silence de mort emplit alors l’endroit.

- Joli coup, apprécia Red. Bon ! Allez-vous obéir, ou me faut-il encore écorcher quelques sales gosses ?

Le jeune homme ramassa un caillou et le lança en l’air, semblant attendre une réponse. Réponse qui ne se fit pas attendre. Un garçonnet d’une dizaine d’année se jeta en criant sur le Prêtre, qui éclata une nouvelle fois de rire avant de claquer des doigts. Le bambin allait le toucher lorsqu’il s’arrêta net. Un trou ensanglanté de quelques millimètres de diamètre s’ouvrait sur son front. Il resta figé un instant avant de tomber en avant.

- Quel hasard que cette petite pierre retombe ici ! Je n’aurais peut-être pas dû quintupler sa vitesse...

La foule, abasourdie par la cruauté et l’indifférence de Red, gronda.

- D’autres volontaires ?

Une jeune femme brandissant un couteau de cuisine s’approcha du criminel, qui l’attrapa à la gorge sans même la regarder. Il prit l’arme et rejeta son assaillante sans aucun effort apparent.

Alors que ses nombreux adversaires se jetaient sur lui, Red saisit un enfant par le col et lui planta son coutelas dans le crâne.

- À chaque tentative d’attaque, je tuerai votre progéniture. Alors, venez. Battez-vous.


La réaction ne se fit pas entendre. En effet, Red fut bientôt confronté à trois hommes torses nus aux muscles saillants. Le premier se jeta sur le Prêtre, mais fut éconduit d’un coup de poing dans le ventre. Les deux autres suivirent le mouvement et se retrouvèrent bientôt au sol. 

- Très bien. 

Le jeune homme leva un bras au-dessus de sa tête et l’air se brouilla dans tout autour de lui. Dans un bruissement, le cercle qui l’entourait se solidifia, formant un anneau de sang en lévitation à un mètre du sol. 
Trois gémissements déchirants retentirent et un trio d’enfants d’une dizaine d’années accourut devant Red, les pupilles entièrement blanches. Les deux premiers se mirent à genoux, et le dernier, tel un animal, les renifla et déchiqueta leurs gorges à coups de dents. Les garçonnets à l’agonie se tournèrent vers la foule horrifiée et sourirent avec difficulté, avant de tomber comme des masses, morts.



- Magnifique. Maintenant, pose ta tête sur les dalles, intima Red. 



Le petit cannibale s’exécuta, et le Prêtre posa sa botte sur la tempe du petit.



- Qui sont ses parents ? 

Un couple en larmes se manifesta en levant le bras.


- Vous rendrez des comptes à ces trois pseudo-culturistes. 



Sans la moindre pitié, le serviteur de la Lune abattit son pied avec force sur la nuque de l’enfant, qui céda dans un craquement. Voyant que le jeune moribond tressautait encore, il broya le crâne sous sa semelle, répandant du sang partout. 
Les révolutionnaires n’émirent plus un son. 



- Merci de m’avoir laissé la parole. Désormais, les Prêtres de la Lune agiront par eux-mêmes. Nos Pokémon ne seront plus invoqués que pour nous assister dans les meurtres qu’il nous faudra accomplir. Un nouveau cycle commence, et avec lui la nouvelle lune.



Il sourit avant d’ajouter :



- Sincères condoléances. 

Et le Grand Prêtre s’évapora dans un ricanement.


Dernière édition par Drake le Ven 29 Juin - 22:30, édité 1 fois
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Message  FanJack Ven 29 Juin - 14:04

Y a combien de chapitres ? albino
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Message  The Midnight King Ven 29 Juin - 15:28

Celui ci était le 37eme Very Happy
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Message  FanJack Ven 29 Juin - 15:46

Oui, mais en tout ?
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Message  The Midnight King Ven 29 Juin - 16:51

Et bien.... 37 [SSBB] Jeu Risqué - Page 2 272392131
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Message  FanJack Ven 29 Juin - 21:50

J'ai pas lu la fin, c'est pour ça Very Happy .
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Message  Drake Mer 11 Juil - 0:21

Chapitre 38 : MetaGoliath

La voix du golem de fer résonna de ses accents métalliques un long moment. Jetant un coup d’oeil à la lame qu’elle avait jeté à mes pieds, je compris que la créature gardait une certaine loyauté.
Avec un léger grognement, je me relevai et me saisis de l’épée, dont le fer était aussi grand que mon bras. Son poids m’obligea à la porter à deux mains. Malheureusement, la brûlure qui enflammait ma paume me gênait et mes capacités martiales s’en trouvèrent largement diminuées.
Le cyclope rugit, et à ma plus grande stupéfaction, arracha son bras gauche, blessé lors de mon récent assaut. Le membre tomba au sol avec un bruit sourd, avant de lentement se désagréger. Contrairement à ce que je pensais, le moignon qui subsistait ne saigna pas. La seule réaction fut une gerbe d’étincelles qui tomba en grésillant sur le sol.
La distraction que m’occasionnèrent mes observations permit au géant de frapper le premier. Il avança vers moi à une étonnante vitesse, due au fait qu’il fut délesté de son bras. Tenant la garde de son épée à revers, il déplia son poignet avec une célérité qui m’effraya. La lame m’effleura, mais une onde de choc suivit son tracé et me repoussa quelques mètres en arrière. Un réflexe me fit exécuter une roulade, juste à temps pour esquiver que le tranchoir de mon adversaire me coupe la tête.
J’entrepris alors d’esquiver ses coups. Tant qu’il ne me laissait pas d’ouverture, il m’était impossible de toucher le cyclope. L’arme qu’il m’avait abandonnée ne me servait qu’à bloquer du plat de la lame. En effet, si elle était aiguisée, son poids me freinait largement.
Finalement, une idée germa dans mon esprit. Pourquoi ne pas me servir de la masse de mon sabre pour déséquilibrer le monstre ? Il était effectivement plus porté sur la droite, le côté le plus chargé de son corps. Une poussée bien placée pourrait peut-être...
C’était jouable. Risqué, mais jouable.
Je reculai sous les coups de mon ennemi, faisant mine de faiblir.
Devant mon manque de ressources apparent, la créature donna un coup plus puissant dans ma direction. Sans même essayer de le contrer, je me jetai de toutes mes forces sur son flanc gauche, le tout en recevant son épée dans les jambes. Sous l’impact, le colosse vacilla un instant, puis son genou lâcha dans un craquement. Je m’agrippai à son coup massif dans l’espoir qu’il amortisse ma chute, attendant les yeux fermés que nos deux corps touchent le sol.
Or, je les rouvris bien vite. D’un coup d’épaule, le golem s’était dégagé et m’avait par la même projeté au sol. Le souffle coupé, je gémis, les paupières plissées par la douleur. Le choc m’avait également procuré un terrible mal de crâne. Mes sens brouillés par la souffrance, je me retournai et, comme dans un rêve, l’air autour de moi vibra et une onde de choc parcourut les dalles fissurées de la pièce. Un hurlement de rage vint confirmer mes suppositions; le cyclope avait touché à son tour le sol et, vu le bruit provoqué, son armure s’était disloquée. Malgré ma vue obscurcie par un voile rouge, j’aperçus l’être couché sur le sol, les membres éparpillés, occupés à fondre. Bientôt il ne restât plus du cyclope qu’une petite boule bleue de métal, qui me rappela étrangement quelqu’un.

- Kirby ? appelais-je d’une voix mal assurée. C’est toi ?

A ma grande surprise, un grognement s’éleva, bien différent de la voix fluette de mon petit compagnon.

- Non...
- Qui es-tu ?

Pas de réponse. Je me levai prudemment, mais une douleur lancinante dans le crâne me fit me rasseoir.

- Bouge pas. Commotion.

La voix de métal avait fusé. Préférant suivre ce conseil avisé, je lançai :

- Je peux savoir ce que tu es précisément ?
- MetaGoliath.

L’être tourna doucement son visage vers moi et je découvris qu’un masque de métal couvrait sa face. Seuls deux yeux jaunes étaient visibles au moyen d’une petite visière.

- Plus précisément ?
- La gardien de Maître Pentol. Ainsi que de Maîtresse Nelya. Je vais t’escorter. Après les soins.

Vu le débit haché de ses paroles, il ne devait pas avoir parlé depuis longtemps. Il se releva et approcha de moi. Je pus constater qu’il avait une indéniable ressemblance avec Kirby. Même physique rond, mêmes petits bras.
Il appliqua ses deux pattes sur ma tête et grogna quelques mots. Je me sentis alors plonger dans un profond sommeil.

Une sensation de fraicheur m’envahit. Chaque centimètre carré de ma peau blessée était comme recouvert d’un léger voile aquatique. Peu à peu, mon corps se détendait, mes muscles se relâchaient.

« Drake... ? Drake ? C’est Nelya... MetaGoliath va te guérir, ne t’en fais pas. J’aurais du te prévenir qu’il te testerait, excuse-moi une fois de plus. »
- Ne pourrais-tu pas me dire une fois pour toute ce que tu me veux ?
« Non. Attends encore un peu, je veux te le dire en face... Tu ne comprendrais pas la situation si tu ne me voyais pas. »
- Si tu le dis...

Et mes yeux s’ouvrirent.
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Message  Drake Jeu 12 Juil - 10:41

Par contre, je fais un petit UP pour que ma fic passe devant celle de Death. [SSBB] Jeu Risqué - Page 2 272392131
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Message  FanJack Ven 13 Juil - 9:42

Tricheur ! Very Happy
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Message  Drake Ven 13 Juil - 12:32

Ce n’est pas de la triche, c’est de la stratégie. [SSBB] Jeu Risqué - Page 2 1929873797
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Message  Drake Jeu 16 Aoû - 23:14

Chapitre 39 : Otage

Arang découvrit ses dents blanches sur un sourire satisfait. Les jeux de lumière provoqués par les torches sur son visage lui donnaient un aspect plus canin qu’humain. Il écarta les bras en un ironique signe de bienvenue.

- Très bien, encore mieux que je ce que j’espérais de ta part, Lania.

L’ex-Knig s’approcha du duo, encore sonné par sa chute impromptue. Le Rindo avait lâché Lania en tombant. Il se massait les tempes doucement, les chairs cramoisies de sa face brûlée tranchant avec l’éclat presque hypnotique de sa moitié de masque restante, que le militant arracha d’un geste empli de rage. Son unique oeil valide brilla de colère. De la colère d’un peuple entier. Il cracha la poussière qu’il avait ingérée et toussota.

- J’aurais dû me douter que tu ne la laisserais pas agir seule, Arang... Tout Solire a vu la soumission de Lania. Par contre, je n’avais pas idée de ta force...
- Tu n’as pas eu droit au tiers de mes capacités.

Le Rindo grimaça un sourire amer. De son côté, Lania s’était redressée et rangée derrière Arang, les bras croisés. Elle murmura quelques mots à l’oreille de l’homme, qui acquiesça d’un signe de tête.

- De ce que j’ai pu voir, vous n’acceptez pas de vous incliner.
- Tu penses honnêtement que la grande Solire pliera devant le peu de risques que représente Zael ?
- Pour l’instant, nous dominons. Et nous avons remporté les Jeux... Mais cessons de parler potins, dis-moi ton nom.
- Hawke Gallior...

Arang pointa un index suspicieux sur l’armure en partie défoncée du capitaine.

- Et lui ?
- Mort. Par ta faute, un des sorciers de Solire a perdu la vie.
- Je n’en crois pas un traitre mot. Ton armure luit toujours autant, et je sais très bien que les mages décédés n’émettent pas d’énergie résiduelle. Son nom, et plus vite que ça.

Gallior se mura dans un profond silence.

- Allons, ne fais pas l’imbécile. Je finirai bien par le trouver d’une quelconque façon, autant que ça ne te soit pas douloureux.
- La douleur n’est qu’illusion. Troisième précepte Rindo.
- L’obstination n’est qu’idiotie. Première règle de survie en ma présence.

Mais la menace n’eut aucun effet sur Hawke, qui, au contraire, ferma les yeux, en signe d’ennui. Il n’en fallut pas plus pour agacer Arang.

- Lania, une plume, intima-t-il.

Etonnée, la jeune femme leva sa paume vers le plafond de la grotte artificielle et une plume bleu électrique en jaillit.

- Fais attention avec...
- Ce n’est pas à moi qu’il faudra dire ça.

L’ancien Knig se saisit du petit artefact et s’approcha lentement de son otage. Parvenu à moins d’un mètre de distance, il lui dit :

- Parle.
- Jamais.

Devant ce refus, Arang gifla la chair brûlée et meurtrie d’Hawke. Ce dernier ouvrit la bouche sur un cri de douleur, qui se mua en bruit d’étouffement quand son geôlier lui enfonça la plume dans la bouche.
Tout en reculant, l’homme de Zael lança :

- Tu ne parleras pas avec ça dans la bouche. Mais si ton allié magique veut bien me dire son nom...

Il ne fallut pas patienter plus de cinq secondes avant qu’une voix féminine émane de la cuirasse cabossée.

- Retire lui cette chose de la bouche, Arang.

L’ancien Knig écarquilla les yeux tandis que l’incompréhension apparaissait sur son visage.

- Sylvia ? Mais...
- Oui, mon cher ami, c’est moi.

Plissant les yeux, le guerrier demanda :

- Je croyais que tu étais devenue l’adjointe du Maître après mon départ.
- Bien informé, à ce que je vois.

Un silence s’installa alors, seulement rompu par la respiration hasardeuse d’Hawke. Finalement, une ombre dorée se matérialisa et prit forme à quelques centimètres à peine d’Arang. Les volutes éclatantes prirent soudainement la forme d’une femme, la trentaine, aux longs cheveux blonds. Ses yeux bleus s’ouvrirent, et la fumée devint chair. Une longue robe blanche vint couvrir les délicates épaules de la dénommée Sylvia.

- Tu m’as abandonnée, Arang. Pour je ne sais quelle catin de Zael.
- Ne parle pas ainsi de ma femme, ou je fais exploser ton ami... A propos de loyauté, que fais-tu loin du Palais ?
- J’ai mes raisons. Et je ne te juge pas digne de les connaitre, lâche.
- Moi, un lâche ?

L’homme se redressa et parut gagner une dizaine de centimètres.

- Sais-tu seulement ce que j’ai fait pour gagner ma liberté ? Sais-tu que j’aurais sacrifié ma propre vie pour Zelda ? Non... Une Knig telle que toi ne ressent pas l’amour, n’a aucune sympathie envers son prochain, tu n’es qu’une machine... Une machine damnée, condamnée à tuer jusqu’à la fin de ses jours.
- Aucune émotion ? N’as-tu jamais remarqué mon adoration envers toi ? L’admiration qui était mienne à chacun des gestes que tu faisais ? Je t’aimais, Arang. Alors que tu te focalisais sur nos missions, j’espérais que tu me laisses, ne serait-ce qu’un baiser.

Sa voix partit dans les aigus lorsqu’elle hurla :

- Alors, qui est la machine de nous deux. QUI ?

Les petits poings de Sylvia se crispèrent et des lames roulèrent le long de ses joues.
Arang la fixait, un mélange de pitié et de surprise dans le regard. Il finit par dire de façon presque machinale :

- Lania, ligote-les. Quand tu auras fini, nous repartirons vers Zael.
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Message  FanJack Sam 18 Aoû - 8:56

T'as pensé à faire une fin ? lol!
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